Titre : Maison des rumeurs
Auteur : Colm Toibin
Littérature irlandaise
Titre original : House of names
Traducteur : Anna Gibson
Nombre de pages : 288
Date de parution : 3 janvier 2019

 

Colm Toibin nous a habitué à de belles histoires familiales dans l’histoire irlandaise ( Brooklyn) mais s’intéresse parfois aussi à des moments mythiques afin de les réinterpréter sous un autre biais ( Le testament de Marie). Avec Maison des rumeurs, il propose sa version d’une partie du mythe des Atrides, l’histoire familiale d’Agamemnon, Clytemnestre et leurs enfants, Iphigénie,  Electre et Oreste.

Tout commence sur une odeur de mort avec le récit de Clytemnestre. Agamemnon, pour changer le cours des vents qui fracassent ses navires sur les falaises et conduit son armée à sa perte, implore les Dieux en leur offrant en sacrifice sa fille Iphigénie. Clytemnestre, pensant assister au mariage de sa fille avec Achille, un valeureux guerrier, assiste impuissante à sa mort.
De retour au palais, elle libère Egisthe, ennemi d’Agamemnon emprisonné depuis cinq ans, elle en fait son amant et son allié pour tuer Agamemnon.
 » Egisthe est comme un animal… tout en lui n’est que griffes, crocs, instinct. »

Pour museler l’opposition des Anciens, elle fait enlever leur fils ou petit-fils et les séquestre loin de la ville. Mais Egisthe enlève aussi Oreste, le fils de Clytemnestre.

C’est lui qui nous conte ensuite sa détention, sa souffrance puis son évasion avec Léandre, le petit-fils de théodote, le plus respecté des Anciens.

Electre, de son côté, cherche les conseils sur la tombe de son père.elle mesure la traitrise de sa mère mais se méfie d’Egisthe. elle attend le retour d’Oreste comme une possible renaissance.

Dans ce récit polyphonique, on assiste à un drame familial où règlements de compte, volonté de pouvoir, balayent tous les liens filiaux. Dans l’ombre des couloirs où glissent les âmes des morts, où les rumeurs brouillent toutes les pistes, aucun personnage ne semble serein et sûr de lui.

Si Colm Toibin reste fidèle aux grandes lignes du mythe, je regrette un peu l’humanisation de cette grande histoire et le dénouement qui laisse planer le flou sur les nouvelles forces en présence. C’est toujours un plaisir de revivre une grande tragédie classique mais, tout comme pour Le testament de Marie, la perte de sacralité nuit un peu à mon plaisir de lecture.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

6 mars 2019 à 20 h 17 min

J’aime bien parfois ce genre de transposition.



7 mars 2019 à 14 h 13 min

Une perte de sacralité qui s’est même généralisé dans la littérature…..



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