Titre : Le rêve d’un fou
Auteur : Nadine Monfils
Editeur : Fleuve Editions
Nombre de pages : 128
Date de parution : 26 septembre 2019

 

Alors que Fabienne Juhel glisse de l’imaginaire et de la poésie dans son roman, La femme murée, hommage à Jeanne Devidal et sa maison étonnante, Nadine Monfils prête au Facteur Cheval des pensées philosophiques.

«  La passion, quelle qu’elle soit, nous sauve de tout. »

Ferdinand Cheval a perdu sa mère alors qu’il n’avait que onze ans. Ce fut la première disparition d’une longue série qui marquera son destin. Marié à Rosalie, il perd son premier garçon. C’est à la mort de cet enfant que la tête du facteur Cheval commence à être envahie de ce rêve fou de ramasser des pierres et d’en construire un château dans son jardin.

Cinq ans après la mort de sa femme, il épouse Claire-Philomène. La naissance d’Alice lui redonne de l’espoir. Oh, il ne croit plus en rien, surtout pas en Dieu, contrairement à Joseph, son nouvel ami. Mais il aime discuter avec ce peintre ermite,  un homme désespéré depuis que sa femme est partie avec sa seule enfant. A la mort d’Alice, les deux hommes se comprennent.

« Nous sommes tous prisonniers de quelque chose, surtout de nous-mêmes. »

Perdre Alice, sa fille chérie, belle comme le jour, terrasse Ferdinand Cheval. Il laisse même tomber la construction de son palais, ce livre de pierres.

Le tableau d’une petite fille face à la mer, seul héritage de Joseph, mort seul dans sa cabane, donne une nouvelle vision à Ferdinand. Une lettre de Marthe, arrivée juste après la mort du vieil homme, lui redonne espoir. Pour elle, pour Alice, les deux filles se superposent en son esprit, il va reprendre la construction de son palais.

En 1969, André Malraux classe ce château, seule oeuvre de cette taille en art brut naïf, aux monuments historiques. Il est «  l’oeuvre d’un travailleur qui, à force de volonté, est arrivé au bout de ses rêves. »

Nadine Monfils laisse parfois son langage, ses mots à cet homme incroyable qui se fit architecte en lisant des revues d’inspiration lointaine. Elle reprend la main pour lui donner  une lumière, une émotion qui guident ce projet fou. S’investir, s’inventer des fables pour ne pas s’effondrer. Et croire en ses rêves jusqu’au bout, quitte à échouer.

« La seule chose qu’on peut regretter à la fin de sa vie, et c’est la pire, c’est de ne pas avoir essayé. »

Ferdinand Cheval est allé au bout de son rêve. Le Palais Idéal, monument unique au monde, construit de 1879 à 1912 par un seul homme, se visite toute l’année à Hauterives dans la Drôme.

Nadine Monfils lui rend ici un bel hommage.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

Ariane daphné
17 novembre 2019 à 21 h 07 min

Je suis allée deux fois visiter le palais du Facteur Cheval dont une fois cet été avec mes filles qui ont beaucoup aimé. On en a beaucoup parlé et on a vu le film ensuite. Maintenant, mes filles connaissent tout sur le facteur Cheval et m’en parlent souvent. Je lirais donc ce livre-là avec plaisir.
Daphné



20 novembre 2019 à 11 h 35 min

J’aime les deux : le palais, et l’auteure. Noté.



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