Titre : Notre quelque part
Auteur : Nii Ayiwei Parkes
Littérature ghanéenne
Titre original : Tail of the blue bird
Traducteur : Sika fakambi
Éditeur : Zulma
Nombre de pages : 304
Date de parution : 6 février 2014
Yao Poku, vieux chasseur, détenteur de la mémoire des légendes de son village est à peine surpris quand il voit débarquer une jeune femme à la jupe trop courte qui se met à hurler en sortant de la case de Koffi Atta. Elle y avait suivi un oiseau bleu mais y a trouvé une masse sanguinolente et puante. Masse placentaire ou forme humaine? La jeune femme étant la maîtresse d’un ministre, l’inspecteur principal Donkor est chargé de résoudre bien vite cette affaire.
Pour cela, il fait appel à Kayo, un médecin légiste qui a fait ses études en Angleterre. C’est à l’âge de dix ans, en découvrant le corps de son grand-père noyé que Kayo avait décidé de devenir médecin légiste. Trouver des raisons scientifiques face aux suspicions habituelles de sorcellerie, telle était son ambition. Donkor lui demande de rédiger un rapport digne des Experts, sa série favorite.
Kayo quitte à contrecœur son laboratoire biomédical et ses amis du Millie’s avec lesquels il boit chaque soir le vin de palme. Mais il sait que cette expérience sera peut-être l’occasion d’intégrer la Police d’Accra qui avait initialement évincé son dossier. Le jeune homme, flanqué du policier Garda, arrive au village, sur le terrain de l’enquête. En respectant les coutumes locales, il se fait accepter par Yao Poku et Oduro le féticheur malgré ses méthodes d’expert occidental. Il numérote les indices, prend des photos, relève des traces et des empreintes avec ses lunettes filtrantes et sa torche UV.
Chaque soir, Kayo et Garda rejoignent Yao Poku et Oduro à la buvette locale chez Akosua Darko. Là buvant du vin de palme et mangeant du fufu, Yao Poku leur raconte l’étrange histoire d’un cultivateur de cacao et de sa fille, une histoire qui pourrait bien donner des idées à Kayo pour résoudre son enquête.
En abordant Notre quelque part, le dépaysement est total. L’auteur mêle la culture locale et les apports occidentaux. La traduction laisse quelques passages en dialectes locaux pour une meilleure immersion dans la culture africaine. Les locaux utilisent ce que l’homme blanc anglais a pu apporter mais ils savent que ce qui est écrit dans l’Histoire n’est que mensonge face aux légendes locales. Si le médecin légiste tente d’expliquer la mort, seuls les ancêtres détiennent réellement ce pouvoir.
Nii Ayikwei Parkes séduit avec ce premier roman non dénué d’humour. Un roman étonnant qui montre toute la complexité d’un pays en évolution entre modernité occidentale et coutumes ancestrales. L’auteur esquisse les différences entre jeunes cadres de la ville d’Accra et villageois proches des mythes africains. Les personnages sont particulièrement attachants. Conscients de la corruption omniprésente, de la violence ambiante, ils continuent avec légèreté à chanter, boire le vin de palme et raconter des histoires.
Commentaires
Une présentation qui donne envie d’aller le feuilleter 😉
Une belle découverte
C’est vrai que les auteurs africains ont le recul et l’humour qui donne beaucoup de sel à leurs écrits
Et celui-ci particulièrement
Du vin de palme ? il faudra que j’essaye…..
Je n’en ai jamais goûté moi non plus