Titre : Demi-volée
Auteur : Chetna Maroo
Littérature anglaise
Traductrice : Madeleine Nasalik
Editeur : Dalva
Nombre de pages : 208
Date de parution : 5 septembre 2024

 

Une raquette de sauvetage

A la mort de sa femme, un père se retrouve seul avec ses trois filles. Gopi a onze ans, elle est la plus jeune et la narratrice de ce récit. Mona, l’aînée a quinze ans et Khush, treize ans. Nous faisons leur connaissance à la table de leur oncle Pavan et de leur tante Ranjan qui habitent à Edimbourg. Pavan et ranjan n’ont pas d’enfant. Ranjan, autoritaire et fidèle aux traditions pakistanaises, tente de convaincre le père de leur confier au moins une des filles.
Malgré son abattement, le père n’est pas prêt à se séparer de ses filles. Par contre, il se lance avec elle dans une activité intensive.

Parce qu’on ne peut pas rester sans rien, conclut Papa d’une voix étrange, si différente de sa voix habituelle qu’il nous fallut nous concentrer pour le comprendre. On doit s’investir dans quelque chose.

Et ce sera la pratique du squash. Un sport dans lequel le pakistanais Jahangir Khan s’est imposé au niveau international.
Au détriment de son métier d’électricien, le père entraîne ses filles matin et soir à Western Lane. Si Mona et Khush montrent rapidement désintérêt et fatigue, Gopi se donne à fond et dispose de certaines facilités. Au point d’envisager de s’inscrire aux tournois de Durham et Cleveland.
La rencontre quotidienne de Ged, le fils de la serveuse du bar de Western Lane, augmente son entrain à l’entraînement.

Face au deuil

La mère est morte mais elle est présente silencieusement en chacun des membres de la famille. Mais Chetna Maroo ne s’appesantit pas sur le deuil. Pourtant chaque comportement, chaque mot, chaque silence est le reflet de la perte. Comment pourrait-il en être autrement ? J’ai beaucoup aimé la délicatesse de l’auteure qui laisse effleurer les peines dans les actes du quotidien. Le père ou chacune des filles réagissent différemment. De la jalousie, de la colère, de l’abattement, de la spiritualité, de l’isolement, de l’investissement. Auxquels s’ajoutent les difficultés du quotidien avec des problèmes financiers, d’intendance. Et la volonté de la tante de ramener les filles dans la tradition familiale pakistanaise.
Et c’est peut-être grâce à Western Lane, à la possibilité pour Gopi de participer à un tournoi que la famille pourra se reconstruire.

Mon choix de lecture

J’ai choisi de lire ce premier roman pour son sujet et pour son univers sportif. Et surtout pour le mois africain puisque Chetna Maroo est originaire du Kenya. Il s’avère que l’histoire n’a rien à voir avec l’Afrique puisqu’il se passe en Grande Bretagne et qu’il met en scène une famille pakistanaise ( certes avec un lien familial et amical à Mombosa évoqué en une phrase).
Si j’ai trouvé le style assez plat ( c’est peut-être lié au fait que la narratrice a onze ans), j’ai beaucoup aimé la transparence des émotions au-delà des non-dits.
Ce premier roman a été finaliste du Booker Prize 2023 et sélectionné pour plusieurs grands prix littéraires anglo-saxons.

Auteur

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