Titre : Mythologie du .12
Auteur : Célestin de Meeûs
Littérature belge
Editeur : Sous-sol
Nombre de pages : 144
Date de parution : 22 août 2024
Premier jour d’été
21 juin, premier jour d’été. Les lycéens viennent de terminer leur année scolaire, l’ambiance est à la décompression. Il fait beau et c’est la plus longue journée de l’année.
Théo, dix-huit ans, passionné de mythologie, zone sur le parking du centre commercial. C’est son aire de jeux depuis qu’il a neuf ou dix ans.
l’image des gens vaquant à leurs occupations, comme si la simple vision de cette banalité le rassurait, le faisait se sentir moins seul, en vain pourtant, puisque chaque fois il se sentait, non pas comme tous les autres, ni même au-dessus des autres, mais « à côté »…
En ce premier jour d’été, il attend son copain Max en buvant des bières et fumant des joints.
C’est le moment où le docteur Rambouts quitte l’hôpital où il travaille. Il s’apprête à passer devant le centre commercial pour rejoindre sa belle maison à l’orée de la forêt. Rambouts est un homme aigri, conservateur, choqué par les malades qui fument ou les jeunes qui n’ont plus aucune ambition.
Il a hâte de rejoindre sa terrasse, de boire son meilleur whisky et de regarder cette parcelle de forêt qu’il vient d’acquérir pour assurer sa tranquillité.
Chronique d’un drame annoncé
Avec de longues phrases qui courent souvent sur plusieurs pages, Célestin de Meeûs alterne les chapitres consacrés aux jeunes lycéens désœuvrés et à l’adulte esseulé depuis le départ de sa femme et de ses enfants.
D’un côté, l’envie de s’amuser en attendant de savoir quoi faire de son avenir, en rêvant aux histoires d’amour potentielles et de l’autre la solitude après une vie d’acquisition et un mariage raté.
L’auteur met rapidement en scène les personnages d’un drame imminent.
En quête d’aventures, deux jeunes enivrés et défoncés et chez lui, un quinquagénaire imbibé de whiskys et furieux contre sa femme
L’asphalte noir du parking, l’alcool qui coule à flot, les esprits qui s’échauffent et la convergence vers un même lieu. Le lecteur perçoit la trame du drame. Mais l’importance du récit est davantage dans les comportements, les états d’âme que dans le dénouement. C’est avec beaucoup de finesse que Célestin de Meeûs explore les bouffées de haine, les sentiments d’abandon, les oppositions entre générations, le mal être dans un monde qui perd son sens.
Un récit au style atypique, une tension qui va crescendo et le constat amer qu’un drame peut survenir à la moindre étincelle quand les protagonistes perdent foi en l’avenir. Un très bon premier roman.
Commentaires
C’est un des rares titres de la rentrée littéraire pour lequel j’ai fait une entorse à ma « dégraissage de pile ».. J’en ai entendu beaucoup de bien.
Oui il a eu bonne presse. Et c’est mérité
Un titré énigmatique qui prend tout son sens à la lecture. Une belle découverte