Titre : Comme des pas dans la neige
Auteur : Louise Erdrich
Littérature américaine
Titre original : Tracks, Four souls
Traducteur : Michel Lederer
Nombre de pages : 448
Date de parution : 4 novembre 2024

 

La réunion de deux romans

Louise Erdrich choisit de réunir ici deux récits écrits à seize ans d’intervalle. Ce délai ne se ressent ni dans le style, ni dans la cohérence du récit, mais peut-être dans la façon de raconter les choses. Il me semble que la seconde partie met davantage d’humour dans les relations humaines.
Traces ( écrit en 1988 et déjà paru sous le titre français La branche cassée) est le récit croisé de Pauline et de Nanapush autour de Fleur, une jeune ojibwée, belle et sauvage.
Ensuite, Quatre âmes ( écrit en 2004 et jamais paru en France) retrace la vie de Fleur partie à Minneapolis accomplir sa vengeance. Et une fois de plus, ce sont principalement deux personnages, Polly Elisabeth et Nanapush qui racontent cette partie de la vie de l’indienne.

Fleur Pillager

Des maladies successives ont décimé la population des Anishinaabeg. En 1912, Nanapush, cinquantenaire, est le dernier de sa tribu. C’est lui qui sauvera Fleur, dernière survivante de la famille Pillager.
Fleur habite près du lac Matchimanito dans lequel elle faillit se noyer plusieurs fois. En effet, fille étrange, proche du domaine des morts, elle est attirée par Misshepashu, l’homme du lac.
Aussi, après une noyade et une mort suspecte, elle part à Argus. Là, elle travaille dans une boucherie. Chaque soir, elle joue aux cartes avec les trois autres employés sous le regard de la jeune Pauline Puyat.
La première partie est consacrée au destin de Fleur et de Pauline après le drame d’Argus. L’une, forte et mystique, se bat pour garder sa cabane et ses terres . L’autre, en mal d’amour, cherche le salut en entrant au couvent.
La seconde partie raconte la vengeance de Fleur suite à la déforestation de sa parcelle de terre, vendue à un riche américain de Minneapolis.

La culture amérindienne

Louise Erdrich, excellente conteuse, nous embarque au cœur de ces terres indiennes, encore et toujours convoitées par les Blancs.

Nos ennuis sont venus de notre mode de vie, de l’alcool et du dollar.

Si les familles ne paient pas les droits de leurs terres, celles-ci sont vendues aux enchères. Et beaucoup n’ont pas d’autres choix que de vendre pour survivre.

Nous perdons nos enfants de plusieurs façons. Ils se tournent vers les villes blanches comme Nector en grandissant, ou ils deviennent si imbus de ce qu’ils voient dans le miroir qu’on ne peut plus les raisonner, comme toi. Le pire, c’est la véritable perte, insupportable, et pourtant, il faut bien la supporter.

Et puis, il y a surtout la culture amérindienne que partage si bien Louise Erdrich avec les séances païennes, le pouvoir des plantes et des potions, la proximité avec les morts, les légendes des ojibwés.

Deux personnages attachants et emblématiques

Fleur et Nanapush sont deux personnages marquants. Fleur à cette détermination et cette blessure liées à l’histoire de son peuple.
Nanapush a pour lui l’expérience et la connaissance. Il a une profonde affection pour Fleur et sa fille Lulu. Son histoire avec Margaret laisse au lecteur de beaux moments d’humour.
En convoquant plusieurs points de vue, Louise Erdrich nous perd, souvent agréablement, dans les détails de chacun. Aussi ce roman m’a parfois semblé un peu long. Fort heureusement, le style, l’univers et l’humour de Louis Erdrich récupèrent aisément l’attention.

#les sorcieresdelalitterature : Louise Erdrich sera à l’honneur en janvier chez Lili des Bellons

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

16 décembre 2024 à 10 h 04 min

Louis Erdrich fait partie des autrices qu’il devient urgent pour moi de découvrir. Malgré ses longueurs, ce roman-ci a tout pour me plaire, à commencer par l’humour.



16 décembre 2024 à 13 h 10 min

J’avais beaucoup aimé son premier roman traduit, et puis le second m’avait déçu et je n’ai rien lu d’autre depuis. Ton billet me donne envie de la lire de nouveau.



ceciloule
17 décembre 2024 à 8 h 39 min

C’est une autrice dont j’ai beaucoup aimé deux romans et pas du tout deux autres… donc nous verrons si l’occasion se présente.



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