Titre : Impardonnable
Auteur : Mathieu Menegaux
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 234
Date de parution : 8 janvier 2025

 

Drame familial

Alors qu’elle revenait d’une soirée en vélo, Lucie, seize ans, est percutée par un automobiliste qui prend la fuite. Anna, sa mère, est la première narratrice de ce roman. Avec elle, nous suivons toutes les étapes du deuil. Effondrement, culpabilité, colère, vengeance.
A la douleur de perdre un enfant s’ajoute le choc de l’autopsie puis les lenteurs de la justice. Mais dans cette société où la voiture est reine, l’avocat d’Anna explique qu’il ne faut pas attendre d’apaisement dans un procès. Rien ne remplace l’acceptation.

Les meurtriers de la route

Dans son langage froid et impersonnel, la justice codifie les peines. Trois ans de prison pour un homicide routier, deux ans supplémentaires pour une cause aggravante comme la conduite sous emprise ou le délit de fuite. La peine peut aller jusqu’à sept ou dix ans de prison. Mais il y a davantage d’avocats pour défendre les chauffards que les victimes de la route. Et les citoyens exemplaires s’en sortent généralement sans peine de prison ferme. Quel est le prix d’une vie ?
Et  le chauffard qui a laissé mourir Lucie sur le bord de la route n’est pas puni à l’égard de la perte d’Anna.
Où trouver l’écoute et le réconfort ? Robert Badinter a initié l’éclosion d’associations d’aide aux victimes pour pallier ce manque.

Victime et coupable

Mathieu Menegaux choisit de mettre en parallèle le récit d’Anna avec celui de Paul Dufourcq. Jugé pour avoir pris la fuite après avoir percuté un jeune conducteur de mobylette, il a pris sept ans de prison ferme. Le cas d’un célèbre humoriste avait quelque peu renforcé la détermination des juges.
Cet homme, directeur financier d’un grand groupe alimentaire, devient un exemple. Il perd tout, sa femme, ses filles, sa situation pour devenir un numéro d’écrou à la prison d’Osny.
Avec cette alternance de récit, l’objectif de l’auteur est clair. Sans aucune comparaison possible, la douleur est dans les deux camps. Et seul le pardon peut apaiser les âmes.

Ce ne sont pas des monstres. Ce sont des hommes qui ont commis des actes monstrueux.

L’auteur nous fait alors découvrir la justice restaurative. J’avais découvert ce principe avec l’excellent film de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages. Si vous ne l’avez pas vu, je vous le recommande.
Ce roman donne la parole aux victimes et aux « infracteurs » ( jargon poli pour ne pas traiter les coupables de criminels). Et l’auteur le fait avec beaucoup de recul, de respect pour les deux personnages.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

31 janvier 2025 à 17 h 05 min

c’est un sujet délicat, qui a l’air très bien traité



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