Titre : Klara et le soleil
Auteur : Kazuo Ishiguro
Littérature japonaise
Titre original : Klara and the sun 
Traducteur : Anne Rabinovitch
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 384
Date de parution : 19 août 2021

 

Sous le soleil

Klara est un spécimen AA, un robot ultra performant créé pour tenir compagnie aux humains. Elle a besoin du soleil pour se régénérer. Aussi aime-t- elle être en vitrine avec son amie Rosa. Et puis, c’est le meilleur moyen d’être remarqué par un adolescent en quête de compagnie. D’ailleurs, elle a repéré Josie, une jeune fille qui passe souvent devant la vitrine et semble beaucoup l’aimer.
Certes, il y a désormais une nouvelle génération de robot plus évoluée. Mais Josie préfère Klara. Et elle réussit à convaincre sa mère. Klara est unique pour son don d’observation et son désir d’apprendre.
Pourtant, une fois au domicile de Josie, Klara comprend que Josie est malade. Alors qu’elle prend conscience des plans de Rick ou de la mère, Klara n’a plus qu’une obsession, sauver sa jeune amie. Et pour cela, elle aura besoin du soleil et de son nutriment spécial.

Des zones d’ombre

Klara est un personnage très attachant. Effectivement, un robot peut avoir l’empathie d’un humain mais il n’a pas ses défauts. Mais parfois, Klara me semblait assez naïve dans sa quête de la guérison.
Et surtout, de nombreuses zones d’ombre me laissent sur ma faim. Avec Rick, l’auteur aborde le phénomène des « non-relevés ». C’est une notion mal expliquée. Pourquoi Josie est-elle malade ? Quels choix ont fait chacun des parents ?
On apprend aussi que le père de Josie a quitté son emploi, qu’il vit désormais dans une espèce de communauté. Mais là, non plus, je n’ai pas saisi les raisons de son choix, ni les objectifs de cette communauté.
J’ai parfois eu l’impression d’être plongée dans un second tome sans avoir lu le premier.

Homme ou machine

Avec ce roman de science-fiction, Kazuo Ishiguro aborde la problématique du robot confronté aux sentiments humains. En robotique, le défi est de copier au mieux l’humain dans ses gestes, ses mécanismes mentaux puis ses émotions. Mais d’une part, s’approcher au plus près des émotions tend à donner une humanité au robot. Et dans l’humanité il y a la place pour les bons et les mauvais sentiments.

D’ailleurs, je commençais à discerner à quel point les humains, dans leur désir d’échapper à la solitude, entamaient des manœuvres très complexes et insaisissables…

Et d’autre part, l’avancée rapide de la technologie met au rebut rapidement des anciens modèles pour de plus évolués.

Au-delà de la relation entre Klara et Josie, la matière du roman se situe bien dans l’apprentissage émotionnel d’un robot. Un robot pourra-t-il comprendre jusqu’où peut aller l’amour d’une mère ? Pourra-t-il saisir ce qui se passe dans le coeur de ceux qui aiment Josie ?

Et cette réflexion sur les éventuelles émotions d’une machine, largement traitée dans plusieurs romans ( Une machine comme moi de Ian Mc Ewan, Des larmes sous la pluie de Rosa Montero…) est ici un peu survolée.
C’est donc une lecture en demi-teinte avec un personnage de Klara qui est tout de même parvenue à me toucher, un soupçon de réflexion sur les frontières entre l’homme et la machine mais une histoire un peu floue.

Lecture commune avec Sandrine et Cléanthe .
Cette lecture entre aussi dans Un mois au Japon

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

14 avril 2025 à 8 h 41 min

On en a discuté, c’est vrai que cette lecture est au final frustrante, il y a tellement de choses qu’on aimerait savoir. L’idée d’un tome deux sans avoir lu le un est bien vue.
Pour ma part, je ne classe pas Ishiguro en auteur japonais car il a quitté le Japon très jeune enfant pour vivre en Grande Bretagne et il a la nationalité britannique.
Merci pour cette lecture commune.



    14 avril 2025 à 12 h 17 min

    C’est tout l’intérêt d’une LC de découvrir les points de vue. Moi, j’ai compris avec ta chronique que ce flou était lié à la vision de Klara. On voit le monde du point de vue de ce robot. Et elle ne s’intéresse pas au même chose que nous. Son seul objectif est de prendre soin de Josie.
    Oui il a la nationalité britannique mais je trouve tout de même qu’il a un univers très japonais avec les côtés fantaisistes et poétiques.
    Merci aussi à toi et on se retrouve bientôt pour L’homme-dé. Et peut-être davantage car j’ai vu dans ta PAL que nous avions bien d’autres lectures en attente



14 avril 2025 à 9 h 20 min

Klara m’avait beaucoup touchée, comme le destin de Josie. J’ai aimé ce roman, aussi pour ces ellipses qui laissent la place à l’imagination (mais c’est frustrant aussi, c’est vrai).



14 avril 2025 à 12 h 08 min

Je me suis joint à cette LC. En contrepoint avec ton impression et celle de Sandrine, le roman m’a touché, justement pour ses non-dits, ses silences, ses esquisses. Peut-être parce que je n’avais pas encore lu Ishiguro, et que je découvre là un écrivain. En tout cas, je sors plutôt emballé de ma lecture.



    14 avril 2025 à 12 h 22 min

    C’est bien la marque d’un bon roman quand il divise le lectorat. Personnellement Klara m’a touchée mais je suis restée un peu frustrée de ne pas en savoir davantage sur l’environnement.
    Si c’est ta première lecture d’Ishiguro, je te conseille Auprès de moi toujours qui a aussi été adapté au cinéma.
    Merci de nous avoir accompagnées pour cette LC. Et à bientôt peut-être pour un autre partage



14 avril 2025 à 13 h 08 min

Pas un des meilleur roman de l’auteur, alors.



14 avril 2025 à 13 h 53 min

Je me souviens m’être posé des questions aussi à la lecture, mais puisque le point de vue adopté est celui de Klara, qui ne connaît que ce monde, et ne le comprend qu’à sa manière, j’ai trouvé cela bien vu par l’auteur, et j’ai aimé ma lecture, finalement.



14 avril 2025 à 15 h 01 min

On sent bien que tu es ressortie frustrée de cette lecture. Je n’ai pas lu ce roman, je ne peux donc pas donner mon avis. en revanche, j’ai lu d’autres livres de l’auteur et pour l’instant je préfère rester sur cette bonne impression



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Sur la route de jostein

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture