Titre : Les terres indomptées 
Auteur : Lauren Groff
Littérature américaine
Titre original : The vaster wilds
Traducteur : Carine Chichereau
Editeur : L’Olivier
Nombre de pages : 272
Date de parution : 3 janvier 2025

 

Une jeune fille en fuite

Nous savons peu de choses de cette jeune fille sans véritable nom. Elle s’enfuit du fort des colons, espérant rallier le nord du pays où se trouveraient des Français. De toute évidence, elle fuit le malheur et les hommes. Ils sont bien plus dangereux que cette nature sauvage qui l’attend.
Effectivement, elle n’a rien à perdre. Placée à l’âge de quatre ans au service de la Maîtresse, elle fut contrainte de suivre la famille du révérend vers le Nouveau Monde.  Mais après un voyage en bateau éprouvant, l’accueil en terre promise est décevant. La famine, les épidémies les attendaient. L’horreur est à son comble quand elle perd la petite Bess, l’enfant attardée de la maîtresse dont elle avait la charge.

En ces contrées sauvages

Si elle a bien préparé sa fuite en emmenant l’essentiel dans un sac à dos, la jeune fille se retrouve bien seule dans cette forêt hostile. Bêtes sauvages, soldat à sa recherche, hommes des tribus, froid, elle devra échapper à de nombreux dangers.
Mais la nature est aussi sa meilleure alliée. Ces contrées austères lui procurent de quoi manger et s’abriter. La jeune enfant est débrouillarde. Elle trouve toujours de belles cachettes pour échapper aux prédateurs,  des endroits sûrs où dormir, une barque pour descendre le fleuve. Elle sait faire du feu avec un silex, trouver des baies comestibles, des larves, pêcher des poissons. Malheureusement elle doit parfois tuer de gentils animaux.
Mais c’est une question de survie car elle sait s’émerveiller de cette nature. L’enfant devenue sauvage découvre ainsi une nouvelle compréhension du monde.

C’est une faute morale que de manquer la beauté du monde.

Plus que ses couvertures, ses souvenirs lui tiennent chaud. Notamment, ce qu’elle a partagé avec Bess et les tendres moments passés sur le bateau avec un jeune souffleur de verre.
En effet, ce qui lui manque le plus dans cette nature hostile est une personne à aimer.

La folie des hommes

Comment une jeune fille bonne et pieuse se retrouve-t-elle au cœur de ces terres indomptées ? N’est-ce point la folie des hommes qui met en péril la vie des jeunes femmes ?

La faim qui est au cœur du dieu de mon peuple ne peut se rassasier qu’en dominant jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, ensuite ils s’entre-dévoreront. Je ne suis point des leurs. Ne le serai jamais.

Lauren Groff nous plonge au cœur des ténèbres. Non seulement celles d’une nature sauvage mais aussi celles des hommes en quête de nouveaux territoires à exploiter.
Pour ce récit d’aventure qui se passe dans l’Amérique des premiers colons au XVIIe siècle, l’auteur utilise une langue riche avec l’utilisation fréquente du subjonctif. Un souffle épique, un style littéraire qui s’opposent ainsi à l’animalité des lieux.
Si le récit s’articule autour des souvenirs et des tentatives de survie de la narratrice, je me suis parfois sentie aussi isolée et désolée qu’elle. Il est particulièrement difficile de tenir le rythme narratif, l’attention du lecteur sans autre interaction qu’avec une nature sauvage.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

9 mai 2025 à 18 h 06 min

J’avais beaucoup aimé les furies, je tenterai celui là s’il arrive à la bibli!



12 mai 2025 à 11 h 03 min

Le nom de l’auteure me disait quelque chose, mais après vérification, je n’ai rien lu encore de sa plume. J ete sens un peu mitigée dans ta conclusion.



    12 mai 2025 à 11 h 49 min

    Effectivement, un peu mitigée parce que c’est très bien écrit. J’ai aimé le sujet et la construction. L’auteur capte tous les sens dans cette nature sauvage. Mais parfois, j’ai souffert du manque de relations humaines.
    D’ailleurs j’avais aussi un avis mitigé avec Les furies. J’avais trouvé les deux parties assez inégales.



Harry
12 mai 2025 à 14 h 00 min

J’ai adoré. Pourtant, l’intrigue est mince. On suit le personnage principal dans sa quête pari les forêts.
C’est donc superbement écrit, très fort et ça transperce l’âme.



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