mukasongaTitre : Notre-Dame du Nil
Auteur : Scholastique Mukasonga
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 222
Date de parution : mars 2012

Auteur :
Scholastique Mukasonga est née en 1956 au Rwanda dans une famille appartenant à l’ethnie Tutsi. Elle vit et travaille actuellement en Basse-Normandie. 

Présentation de l’éditeur :
Au Rwanda, un lycée de jeunes filles perché sur la crête Congo-Nil, à 2 500 mètres d’altitude, près des sources du grand fleuve égyptien. Les familles espèrent que dans ce havre religieusement baptisé Notre-Dame du Nil, isolé, d’accès difficile, loin des tentations de la capitale, leurs filles parviendront vierges au mariage négocié pour elles dans l’intérêt du lignage. Les transgressions menacent au cœur de cette puissante et belle nature où par ailleurs un rigoureux quota  » ethnique  » limite à 10 % le nombre des élèves tutsi. Sur le même sommet montagneux, dans une plantation à demi abandonnée, un  » vieux Blanc « , peintre et anthropologue excentrique, assure que les Tutsi descendent des pharaons noirs de Méroé. Avec passion, il peint à fresques les lycéennes dont les traits rappellent ceux de la déesse Isis et d’insoumises reines de Candace sculptées sur les stèles, au bord du Nil, il y a trois millénaires. Non sans risques pour la jeune vie de l’héroïne, et pour bien d’autres filles Prélude exemplaire au génocide rwandais, le huis clos où doivent vivre ces lycéennes bientôt encerclées par les nervis du pouvoir hutu, les amitiés, les désirs et les haines, les luttes politiques, les complots, les incitations aux meurtres raciaux, les persécutions sournoises puis ouvertes, les rêves et les désillusions, les espoirs de survie, fonctionne comme un microcosme existentiel fascinant de vérité, décrit d’une écriture directe et sans faille. Scholastique Mukasonga, rescapée du massacre des Tutsi, nous donne ici son premier roman, où des jeunes filles à mains nues tentent d’échapper à l’Histoire monstrueuse qui a décimé sa propre famille.

Mon avis :
Notre-dame du Nil est une école du Rwanda, perchée à l’écart du monde. Elle accueille les jeunes filles, de préférence Hutu, le peuple majoritaire pour en faire de futures femmes de personnalités. Les sœurs et pères de l’Eglise,  les professeurs belges et français leur apprennent morale, français et culture du monde.
Cette école se doit d’accueillir un quota de filles Tutsi, elles sont ici représentées par Veronica et Virginia.
L’histoire est avant tout l’initiation de jeunes filles qui découvrent la réalité de la vie. Si ce n’est qu’elles sont beaucoup plus naïves car élevées avec de nombreux tabous et des croyances populaires, notamment sur le pouvoir des sorciers. Le récit se porte successivement sur des anecdotes de différentes filles comme Frida, choisie par un ambassadeur, Véronica qui s’incarne dans la renaissance d’Isis auprès d’un colon blanc ou Godelive qui s’imagine partir en Belgique chez la reine Fabiola.
Mais ce qui soude l’ensemble de ces histoires, c’est la réalité du pays, avec notamment les prémisses de l’acharnement contre les Tutsi. Gloriosa est le symbole de cette rébellion. Jeune fille révolutionnaire, elle entraîne l’école dans la révolte contre les Tutsi.
L’auteur parvient ainsi à créer un environnement émotionnel et à sensibiliser le lecteur sur ce futur génocide. Car, un écrivain ne peut pas aborder un tel sujet de front et la vie quotidienne des filles de Notre Dame du Nil permet de brosser une vision réaliste de ce pays dirigé par les militaires Hutu et guidé par le roi de Belges.
Derrière les différents récits, j’ai apprécié de découvrir les croyances d’un peuple, sa manière de vivre et d’être sensibilisée au martyr des Tutsi.
Scolastique Mukasonga écrit ainsi un livre agréable à lire, mais surtout fondamental pour le témoignage d’un peuple.
J’ai lu ce livre dans le cadre du Prix Océans.

Avis  de Bookin’ et de Natiora

océans  plume

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *