dreyfusTitre : Belle famille
Auteur : Arthur Dreyfus
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 244
Date de parution : 5 janvier 2012

Présentation de l’éditeur :
«Madec se dirigea vers la cuisine pour chercher un couteau à pointe fine. Comme s’il était surveillé, il s’interdit la lumière. L’obscurité ne faisait pas disparaître les formes, mais les couleurs. Est-ce ainsi que voyaient les gens dans les vieux films? L’enfant ouvrit le tiroir à ustensiles.»…

Mon avis :
S’inspirer d’un fait divers sordide pour construire un roman est audacieux et assez courant en cette période littéraire. Arthur Dreyfus construit ici le « vraisemblable » autour de l’affaire de la disparition de Maddie, fille d’un couple anglais en vacances au Portugal.
Ici, il s’agit d’une famille française qui part en Italie avec ses trois enfants dont le petit Madec. L’auteur prend soin de nous familiariser avec ce garçon peu ordinaire et avec sa famille. Les personnages ont chacun un trait de caractère marqué. Madec est un garçon un peu en marge, intéressé et affolé par les animaux étranges. Laurence, la mère est celle qui dirige la famille, froide et déterminée. Stéphane, le père est plus soumis et noie sa blessure d’enfance dans l’alcool. Et Tony, le frère de Laurence est un jeune loup, voyageur et spécialiste de la communication. Se mêlent aussi les vies du policier et de Ron le pédophile, curieusement le seul personnage un peu attachant.
L’auteur évoque cette histoire en maniant le cynisme et l’humour, ce qui peut agacer sur un fait divers aussi sombre. Mais, cela ne me choque pas si je repense à l’affaire originelle qui, par sa médiatisation fut aussi très malsaine. Poussé à la dérision la manipulation de personnalités comme des chanteurs, des ministres
ou même le Pape n’est qu’une version à peine poussée de la triste réalité. Car malheureusement, faire du spectacle et de l’argent sur de tels faits divers paraît vraisemblable, si ce n’est réel.
J’ai toujours beaucoup de mal à admettre qu’une mère n’aime pas son enfant, mais là aussi la réalité choque souvent ma nature. Arthur Dreyfus nous décrit Laurence avec la réalité nécessaire et cette mère est vraiment antipathique.
L’auteur a eu l’audace de traiter un sujet difficile, en prenant en plus un ton cynique et déplaisant mais le but est atteint.
Le lecteur se sent mal à l’aise devant cette famille, devant cette mise en scène et cette manipulation médiatique autour de la mort d’un enfant.
Agacée et écœurée devant le fait divers réel, je n’ai pas plus d’émotion face au roman, si ce n’est la peine pour cet enfant victime du désamour de ses parents.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Jury des Lectrices Elle 2013. 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

2 décembre 2013 à 11 h 10 min

Ta conclusion fait que je n’ai pas envie de le lire



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