cookTitre : Au lieu-dit Noir-étang
Auteur : Thomas H. Cook
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 354
Date de parution : 12 janvier 2012

Présentation de l’éditeur :
Août 1926. Chatham, Nouvelle-Angleterre, à quelques encablures du cap Cod : son église, son port de pêche et son école de garçons, fondée par Arthur Griswald, qui la dirige avec droiture et vertu. L’arrivée de la belle Mlle Channing, venue d’Afrique pour enseigner les arts plastiques à Chatham School, paraît anodine en soi, mais un an plus tard, dans cette petite ville paisible, il y aura eu plusieurs morts. Henry, le fils adolescent de M Griswald, est vite fasciné par celle qui va lui enseigner le dessin et lui faire découvrir qu’il faut  » vivre ses passions jusqu’au bout « . Du coup, l’idéal de vie digne et conventionnelle que prône son père lui semble être un carcan. Henry assiste, complice muet et narrateur peu fiable, à la naissance d’un amour tragique entre Mlle Channing et M Reed, le professeur de lettres qui vit au bord du Noir-Etang avec sa femme et sa fille. Il voit en eux  » deux figures romantiques, des versions modernes de Catherine et de Heathcliff « . Mais l’adultère est mal vu à l’époque, et après le drame qui entraîne la chute de Chatham School, le lecteur ne peut que se demander, tout comme le procureur :  » Que s’est-il réellement passé au Noir-Etang ce jour-là ? « 

Mon avis :
Au lieu-dit Noir-étang est bien plus qu’un roman policier, c’est un drame psychologique. Dès le départ, l’auteur nous annonce que l’histoire tourne mal mais tout le suspense tient dans les motivations des personnages, leur lien avec les accusés et les victimes.
La construction est remarquable puisque tout est vu par le biais du narrateur, Henry, jeune adolescent élève de Chatham School, école de garçons dirigé par son père, Arthur Griswald.
L’équilibre de l’école et du village se trouve bouleversé par l’arrivée d’Elisabeth Channing, professeur d’arts plastiques.
Cette jeune femme élevée de par le monde par un père très libéral arrive d’Afrique. Sa façon de vivre, ses méthodes et surtout sa beauté énigmatique vont emporter Henry dans des illusions romantiques.
 » trouver notre place entre  la passion et l’ennui, l’extase et le désespoir, la île à laquelle nous ne pouvons que rêver et celle qui nous est insupportable. »
Le narrateur, devenu un vieux notaire se souvient du drame, de son amitié pour Elisabeth et Mr Reed, un autre professeur, deux personnages qui lui offrent une  vision  de la vie différente de celle trop rigide de son père.
L’auteur nous emporte à la découverte des caractères complexes des personnages car la construction du récit dévoile le caractère vu par Henry et puis en fin de livre  la psychologie réelle de chacun.
Elisabeth est une héroïne inoubliable, magnifiée par son côté énigmatique, étranger. Elle est à la fois une personne forte et fragile.
«   elle me faisait penser à un personnage de tragédie antique, une Antigone ou une Médée, une femme vouée à une destinée sacrificielle. »
Les paysages du Cap Cod, les personnages, l’époque, les réactions des gens d’un village face à un drame et une personne étrangère se mêlent agréablement pour donner un roman dense et captivant.

J’ai lu ce roman dans le cadre du jury du elle

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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