mianoTitre : La saison de l’ombre
Auteur : Léonora Miano
Éditeur : Grasset
Nombre de pages : 240
Date de parution : août 2013

Auteur :
Léonora Miano est une romancière née le 12 mars 1973 à Douala, sur la côte du Cameroun. En 1991, elle s’est installée en France, d’abord à Valenciennes puis à Nanterre, pour étudier la littérature américaine.

Présentation de l’éditeur :
« Si leurs fils ne sont jamais retrouvés, si le ngambi ne révèle pas ce qui leur est arrivé, on ne racontera pas le chagrin de ces mères. La communauté oubliera les dix jeunes initiés, les deux hommes d’âge mûr, évaporés dans l’air au cours du grand incendie. Du feu lui-même, on ne dira plus rien. Qui goûte le souvenir des défaites ? »
Nous sommes en Afrique sub-saharienne, quelque part à l’intérieur des terres, dans le clan Mulungo. Les fils aînés ont disparu, leurs mères sont regroupées à l’écart. Quel malheur vient de s’abattre sur le village ? Où sont les garçons ? Au cours d’une quête initiatique et périlleuse, les émissaire du clan, le chef Mukano, et trois mères courageuses, vont comprendre que leurs voisins, les BWele, les ont capturés et vendus aux étrangers venus du Nord par les eaux.
Dans ce roman puissant, Léonora Miano revient sur la traite négrière pour faire entendre la voix de celles et ceux à qui elle a volé un être cher. L’histoire de l’Afrique sub-saharienne s’y drape dans une prose magnifique et mystérieuse, imprégnée du mysticisme, de croyances, et de « l’obligation d’inventer pour survivre. »

Mon avis :
Léonora Miano, franco-camerounaise, nous entraîne au coeur d’un village d’Afrique, au temps non précisé du début de l’esclavagisme. En utilisant des mots africains, en marquant son récit des coutumes des différents peuples, elle parvient à nous immerger dans ce monde ancestral et sauvage, à nous emmener « de pongo à mikondo » ( du nord au sud) en suivant deux femmes, Ebeise et Eyabe, deux figures fortes venues en cet endroit avec la reine Emene .
Car si les Mulongo ont aujourd’hui des chefs masculins et une coutume de vie mysogine, ils furent sauver par la reine Emene et les deux anciennes sont encore écoutées et respectées.
Les Mulongo sont un peuple pacifique et naïf contrairement à leurs voisins, les Bwele. Leur connaissance du monde  s’arrête au peuple voisin.
Lorsqu’un incendie ravage le village et fait disparaitre 12 hommes, 10 jeunes initiés et deux ancêtres, Mutimbo et Musinga, l’incompréhension des chefs oblige à punir les mères des jeunes hommes en les mettant en quarantaine dans une maison isolée. Leur peine ne doit pas ternir le village.
Eyabe, à l’écoute des mères et des signes divins, sort du territoire, comme la grande reine, pour ramener les disparus et comprendre. Elle découvrira le peuple des marais, les Bebayedi,  ils se cachent pour échapper aux hommes de la côte, territoire du bout du monde.  Ce sont eux, les Isedu, les côtiers cruels, qui ont commencéà marchander avec les étrangers,  « hommes à pieds de poule » venus de l’autre côté de l’Océan.
 » Les mulongo, comme d’autres, s’étaient trouvés mêlés à quelque chose qui les dépassait. »
Eyabe part en cette quête de la vérité, avec son peu de connaissance du monde mais une grande clairvoyance, pour sauver les âmes des mères et des fils disparus.
Ce roman est un voyage, un réel dépaysement qui se mérite car le style, la langue sont difficiles mais nécessaires à une véritable plongée en apnée au coeur de ce monde envoûtant, archaïque, guidés par des croyances naïves mais tenaces.
Je regrette un peu d’avoir lu ce livre en cette période festive et mouvementée de Noël car il faut un esprit disponible pour en apprécier totalement le voyage.

Lénora Miano a obtenu le Prix Femina pour ce roman.

J’ai lu ce livre dans le cadre de la rencontre d’auteurs de Stephie du blog Les mille et une frasques.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

27 décembre 2013 à 15 h 17 min

j’ai également entendu parler de ce livre. Ton article me donne bien envie de l’acheter. J’hésite encore entre une version numérique et une édition papier



27 décembre 2013 à 15 h 27 min

J’ai trouvé ce livre absolument sublime. La force d’évocation et la langue de Léonora Miano sont incroyables. Je l’ai lu il y a plus d’un mois et j’y repense souvent. C’est rare.



27 décembre 2013 à 17 h 39 min

je pense effectivement que cette lecture réclame une haute concentration. La langue est très belle, le récit puissant.. mais le texte est ardu .



27 décembre 2013 à 18 h 00 min

Je n’ai pas réussi à rentrer dans cet univers, et pourtant, je l’ai tenté avant les périodes de fêtes …



    27 décembre 2013 à 18 h 24 min

    C’est une lecture difficile car l’auteur utilise le langage africain, les références culturelles et tout est nimbè par la naïveté du peuple Mulungo. Il faut rester concentré pour ne pas se tromper de personnage, aux noms si proches.



27 décembre 2013 à 19 h 56 min

Je découvre seulement cette auteure et je suis totalement sous le charme de cette voix, de cette plume… Une bien belle rencontre !



clara
28 décembre 2013 à 7 h 24 min

Nous avons eu la même lecture une fois de plus !



alexmotamots
28 décembre 2013 à 15 h 39 min

Tu me tentes, mais à lire après les fêtes, alors.



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