Titre : Julius aux alouettes
Auteur : Fabienne Juhel
Éditeur : La Brune au Rouergue
Nombre de pages : 208
Date de parution : 5 mars 2014

Auteur :
Née en 1965 à Saint-Brieuc, Fabienne Juhel est l’auteur de six romans dont À l’angle du renard (Prix Ouest France/Étonnants-Voyageurs), Les hommes sirènes et Les oubliés de la lande. Elle vit en Bretagne.

Présentation de l’éditeur :
Dans une ville en bord d’océan, un jour d’été lumineux, une famille enterre un homme appelé Julius. Il y a le père médecin, la mère galeriste, la grand-mère et les deux enfants. Pendant que le cercueil est porté vers le cimetière accroché à la falaise, chacun se souvient de ce bel homme élancé, à la peau noire comme de l’ébène, débarqué dans leur vie ordinaire un jour d’équinoxe. Qui était donc cet inconnu qui en quelques semaines leur a ouvert l’horizon ? Pourquoi portent-ils tous la culpabilité de sa disparition brutale ?
«Qu’est-ce qu’une histoire ? me demanderez-vous. La narration d’un miracle», écrit Fabienne Juhel dans ce nouveau roman qui est un appel à la vie, à ses mystères et à ses bouleversements.

Mon avis :
Je n’avais encore rien lu de cette auteure mais j’avais repéré de bonnes chroniques sur  son dernier roman, Les oubliés de la lande.
J’ai très vite compris ce qui séduisait tant les lecteurs : le style , le ton, l’importance de chaque chose que l’on voit ou l’on sent.
L’histoire est osée puisqu’elle raconte le passage sur terre et plus particulièrement dans une famille d’un « étrange étranger » . Julius, un homme noir vêtu d’un pantalon large en lin et d’une chemise de coton blanc qui lui donne l’apparence d’un ange, d’un éphèbe ou d’un flibustier.
Le récit commence par la fin, l’enterrement de Julius et la présentation succincte des différents membres de la famille ( la grand-mère Léonie, Marie, Alban, Lola, Brian) qui suivent le cercueil sur un chemin en bordure de falaise.
Puis, chacun raconte la première rencontre avec Julius, la première fois qu’ils ont partagé une journée, une passion avec lui et leur premier échange amoureux.
Car il faut savoir mettre le cœur à la place du cerveau et pour Julius tout est amour. Il prend du temps pour chacun, respecte leur différence, chaque membre de cette famille ayant sa particularité.
Et pourtant, malgré ces échanges, ces dons d’amour de Julius, la vie et l’habitude reprennent facilement le dessus.
 » Pourtant, vous avez puisé dans mes veines la force qui vous faisait parfois défaut. J’ai été un viatique et un phare, un plaisant compagnon de délassement. Une sorte de Phénix. Et mon amour pour vous était incommensurable.
Mais vous n’avez cru à l’amour que durant le temps où il se donnait, et vous en avez pris votre parti. »
Derrière cette parabole, on comprend aisément que l’auteur revisite à sa matière la figure du Christ rédempteur et la perte inéluctable des hommes qui « ne savent pas ce qu’ils font ».
Le thème va inévitablement agacer un certain lectorat mais sans parler de religion, recentrer nos vies modernes sur les valeurs simples de la nature et de l’amour ne peut que nous faire réfléchir utilement.
Fabienne Juhel nous fait découvrir les bonheurs de la nature comme une ballade à vélo, l’écoute du chant des oiseaux, la vue d’une biche esseulée, la cueillette des fraises du jardin. On entend  le parler des gens de la campagne.
En très peu de pages, elle parvient à nous faire découvrir et aimer les cinq personnages de cette famille grâce à la qualité de description des scènes de vie, l’humour du langage ou des situations.
Si, comme moi, vous ne connaissiez pas cette auteure, je vous invite à la découvrir et je pense que vous ne serez pas déçus.

abc bac2014

 

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

7 mars 2014 à 17 h 38 min

Je connais de nom mais pas encore lu cette romancière. Je pense que je préfèrerais l’autre, enfin c’est noté ! 😉



clara
7 mars 2014 à 20 h 31 min

Je suis une fan !!!!



clara
7 mars 2014 à 20 h 47 min

Par contre quand tu dis  » On entend le parler des gens de la campagne. », disons ( pour moi en tout cas) en Bretagne, on parle de cette manière. Sans chichis mais avec cette forme de sincérité très souvent drapée dans une pudeur dont a du mal à se défaire. C’est inscrit dans notre culture, dans nos racines..



    8 mars 2014 à 8 h 07 min

    Je disais cela par rapport à des expressions utilisées par Madame Gauthier, la femme du blessé qu’Alban va visiter:  » Voilà t’y pas » ou  » Manquerait plus que » « un grand gaillard comme vous qui boit du lait »
    C’est plutôt typique de la campagne ( sans caractère péjoratif) non?
    Issue, moi aussi, d’une petite ville du Nord ( où on utilise aussi ce type d’expressions) je suis toujours sensible à ce style de franc parler. Comme tu le dis, c’est typique d’un certain naturel qui cache souvent sincérité et pudeur.



clara
8 mars 2014 à 10 h 31 min

Tu as entièrement raison pour Madame Gauthier ! J’avais bien compris que ce n’était pas péjoratif et oui, car dans nos campagnes, on parle différemment même ci ce « parler » disparait petit à petit.Tout comme cette réserve liée à la pudeur ( ce qui n’est pas plus mal car ça évite beaucoup de non-dits..)



9 mars 2014 à 20 h 21 min

Tu piques ma curiosité,



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