Titre : La pensionnaire du bourreau
Auteur : Olivier Dutaillis
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 432
Date de parution : janvier 2014
Auteur :
Olivier Dutaillis est romancier, scénariste, dramaturge et metteur en scène.
Il a publié Le jour où les chiffres ont disparu (Albin Michel, 2012), Bientôt de retour (Flammarion). Le Simulateur (Gallimard), Billets d’absence (Mercure de France).
Présentation de l’éditeur :
Rien ne destinait la jeune Manon à devenir une héroïne de la Révolution française. Rien, si ce n’est un tempérament rebelle qui la pousse à quitter sa Vendée natale pour fuir un passé douloureux. Propulsée dans le tourbillon des événements de 1789, elle découvre avec émerveillement un Paris en pleine effervescence. Serveuse au cœur du Palais Royal, modèle pour le peintre David, pensionnaire chez les Sanson, le célèbre bourreau qui arrondit ses fins de mois en louant des chambres, elle tombe amoureuse de Benjamin, un député aux états généraux qui l’initie à la politique et lui présente les grandes figures de l’époque. D’abord convaincue que l’ordre ancien ne changera jamais, tout particulièrement pour les femmes, Manon voit ses certitudes vaciller. Entre exaltation et terreur, elle nous entraîne dans les coulisses de la Révolution…
À travers la voix de cette fille du peuple, combative et passionnée, l’auteur fait revivre avec fougue et, pour la première fois d’un point de vue féminin, cette période fondatrice de notre histoire. De la prise de la Bastille à l’abolition de l’esclavage, du droit au divorce à la guerre civile, une vaste fresque originale et ambitieuse, portée par le talent de romancier d’Olivier Dutaillis.
Mon avis :
A 19 ans, Manon Deschaumes fuit la Vendée, une terre où la noblesse profite de ses privilèges jusqu’à abuser d’une enfant et soumettre ses parents. Elle voyage jusqu’à Paris avec Benjamin Lecerf, un jeune avocat anticlérical, député, fier de rejoindre les États généraux avec son cahier de doléances.
C’est lui qui lui donnera l’adresse d’une auberge tenue par Morel, un vendéen lui aussi ou elle trouvera finalement un emploi de serveuse.
A Paris, elle découvre la misère, la prostitution à laquelle elle échappe en trouvant une location chez Sanson, le bourreau de Paris où elle vivra un peu comme la fille de la famille au cœur de la Révolution puis de la Terreur.
Cette proximité mettra le lecteur en première loge des nombreuses victimes de la guillotine.
Chez Morel et grâce à Benjamin, elle rencontre les jeunes hommes de la Révolution, Camille Desmoulins, Danton, Robespierre. Elle pose pour David, croise le marquis de Sade.
Certes l’auteur en choisissant de parler de cette époque avec le regard de Manon, personnage de fiction, oriente les points de l’Histoire qu’il traite. On croise davantage Lucile Desmoulins, Charlotte David, Charlotte Robespierre (sœur de Maximilien), Gabrielle puis Louise Danton. Manon, en grande humaniste, a foi en la Révolution mais prend aussi des risques pour aider un prêtre antirévolutionnaire ou une noble par reconnaissance ou sympathie. En femme volontaire, elle dénonce dans La gazette de Manon qu’elle crée avec Benjamin, les injustices faites aux femmes. La révolution apporte la légalisation du divorce, le droit d’héritage des femmes.
Sa jeunesse et sa beauté la sauveront plus d’une fois de situations désespérées.
Olivier Dutaillis choisit de montrer dans cette révolution quelques points qui ont encore aujourd’hui un écho dans nos sociétés comme la moralisation de la politique, le pouvoir de la religion, le racisme et l’esclavage, le poids du journalisme, le rôle des femmes.
Au travers de cette romance d’une jeune femme courageuse et marquée par les évènements, j’ai retrouvé les grands moments et les grands noms de la Révolution de la prise de la Bastille au déclin de Robespierre.
Ce n’est pas un roman pour apprendre l’Histoire car les grandes figures y sont peu développées mais pour reconstituer le climat de cette époque sous les yeux d’une jeune provinciale et peut-être aussi ceux du bourreau.
Un roman historique d’aventures que j’ai pris plaisir à lire.
Commentaires
J’aime les romans historiques qui rendent le contexte plus que les événements, je vais donc le noter pour quand il sortira en poche.
Les reciéts historiques d’aventures ne sont pas ma tasse de thé..
Celui-ci est agréable à lire mais ce n’est pas non plus ce que je préfère.
Mais j’ai déjà eu des coups de coeur pour des romans historiques ( un peu moins romancés) comme ceux de Catherine Clément par exemple.
J’ai eu quelques déboires avec ce genre de romans, alors, je continue de vider ma PAL bibliothèque
J’avais envie de découvrir cet auteur que je n’avais jamais lu.
Quant à moi, j’ai envie de relire des romans historiques alors…
J’avais lu Trois grands fauves de Boris Hugo et j’ai retrouvé des éléments de la vie de Danton. Les lectures se complètent et nous enrichissent. La Révolution est une période très intéressante
Il a l’air intéressant, si je peux l’emprunter je le lirai !
Je ne lis pas très souvent des romans historiques mais parfois c’est aussi intéressant de voyager dans le temps.