waberiTitre : La divine chanson
Auteur : Abdourahman A. Waberi
Éditeur : Zulma
Nombre de pages : 240
Date de parution : 8 janvier 2015
Auteur :
Abdourahman A. Waberi est né en 1965 dans l’actuelle République de Djibouti, il vit entre Paris et Washington. Depuis le Pays sans ombre (1994), trilogie consacrée à son pays d’origine, jusqu’à Aux États-Unis d’Afrique, son œuvre romanesque est traduite dans une douzaine de langues.
Présentation de l’éditeur :
La Divine Chanson est un roman, un roman amoureux qui s’empare d’une vie exemplaire, celle d’un chanteur, compositeur, poète afro-américain né à Chicago en 1949, dont nul ne saurait méconnaître l’immense génie et la rude destinée : Gil Scott-Heron, auteur « altier et indémodable » de The Revolution Will Not Be Televised (1971), réinventé ici sous le nom de Sammy l’enchanteur.
Décidément plus humain que bien des bipèdes, c’est un vieux chat roux recueilli dans une rue de Harlem qui nous entraîne, en groupie de proximité, partout où la Divine Chanson continue de tourner, à travers les ghettos noirs ou sur les scènes internationales du jazz, de New York, Paris ou Berlin – ce « grand courant électrique qui rivalise avec le Gulf Stream ».
Et ce n’est pas un moindre mérite du roman que de nous faire découvrir et aimer ce « Bob Dylan noir », depuis l’arrière-pays de l’enfance, « quelque part entre Clarksdale, Mississippi et Savannah, Tennessee », dans le solide giron de Lily, la grand-mère tant aimée, jusqu’aux années de fulgurance. Au terme de ce mémorable et bouleversant voyage, la Divine Chanson ne nous quittera plus, par la fantaisie du chat romancier.
Mon avis :

 » Pas besoin d’être sorcier, j’ai toujours su que mon maître et allié était un homme extraordinaire. J’ai toujours su aussi qu’il tirait le diable par la queue, qu’il portait le poids d’un fardeau jusque dans son sommeil. »

La fée musique s’est penché sur le berceau de Sammy Kamau-Williams. Né à Chicago, Sammy est confié à Lilly sa grand-mère à Savannah dans le Tennessee lorsque Reginald, son père jamaïcain part suivre sa carrière de footballeur et que Bobbie, sa mère rejoint Porto Rico pour travailler.
Là, il apprend le piano, accompagnant sa grand-mère dans les rites initiatiques religieux de source afro-américaine et jouant dès que possible du blues, musique considérée comme satanique.
A la mort de sa grand-mère, cette « battante, activiste chevronnée » qui lui a laissé la mémoire des esclaves africains, Sammy s’installe à New-York avec sa mère. Il a treize ans. Commence alors une éducation qui lui permettra d’affiner ses convictions politiques et d’intensifier son implication contre la ségrégation.
A l’instant du récit (2011), Sammy a soixante deux ans et « le vautour » ou « Papa Legba » planent sur sa destinée puisqu’il est transféré à l’hôpital. Et c’est son chat Paris qui va nous conter ses origines, son éducation, ses succès, ses passages à vide sous l’influence de l’alcool et la drogue.
Cet artifice amène beaucoup d’originalité, de diversité au récit tout en lui amenant le regard d’amour inconditionnel que peut avoir un animal ( pas tout à fait comme les autres) pour son maître.
 » Je ne suis pas un chat de compagnie, je suis le double de Sammy Kamau-Williams. Je lui ai donné mon âme. »
Recueilli alors qu’il traînait lors de sa dernière vie dans les bas fonds de Harlem nettoyés par le maire Giuliani, Sammy l’a appelé Paris parce qu’il a  »
comme cette ville, un gros cœur qui palpite. » Il se ressemblent  » le poil hirsute, l’imagination créatrice et la peau sur les os« , des influences religieuses et une jeunesse difficile.
Paris tente de défendre la mémoire de son maître, engagé dans une vie trépidante pour la musique contre le capitalisme et la ségrégation, mais souvent décrié pour sa folie, ses positions, son instabilité.
«  On présente Sammy comme un être instable, irascible et pas fiable. La rumeur existe pour être colportée. Elle se nourrit de mensonges, de quiproquos et de ragots. »
De manière un peu décousue, peut-être liée aux cheminements de réflexion du chat, Paris dépeint une image vibrante de ce génie du blues, Gil Scot-Héron, le Bob Dylan noir, musicien, poète et romancier.
Ces grands génies ont-ils voué leur âme au diable pour bénéficier d’un si grand talent?
Si des Janis Joplin, Kurt Cobain, Jimi Hendrix, Amy Winehouse sont disparus jeunes et sont devenus des icônes, Gil Scot-Héron attaché à sa liberté et ses convictions a eu le temps de « décevoir » son public et de tomber dans sa déchéance.
Grâce à ce livre, Abdourahman A. Waberi lui redonne la popularité te la reconnaissance sûrement méritées.
Avec une structure un peu décousue mais un biais original, ce roman m’a permis d’avoir une première approche de la vie d’un artiste américain que je ne connaissais pas. Un voyage réussi même si il était un peu chaotique.

 » Je n’ai jamais fait une grande différence entre les voyages et les livres. La durée des uns ou les pages des autres m’enchantent autant que les paysages de ma vie. »

 bac2015

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

19 janvier 2015 à 9 h 55 min

La musique, New-York, la condition des afro-américains, un chat,… Ce roman réunit nombre d’atouts qui m’attirent irrésistiblement ! Noté.



19 janvier 2015 à 10 h 59 min

Comme Ariane, je trouve les ingrédients bien intrigants… et je note ce roman pour un peu plus tard.



19 janvier 2015 à 11 h 12 min

Je note ce roman, mais je crains de ne pas pouvoir le trouver en bibliothèque



19 janvier 2015 à 22 h 22 min

Grrr j’adore les éditions Zulma et leurs couvertures <3



20 janvier 2015 à 12 h 31 min

Très tenté, malgré l’aspect décousu



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