tavaresTitre : Jerusalem
Auteur : Gonçalo M. Tavares
Littérature portugaise
Traducteur : Marie-Hélène Piwnik
Éditeur : Points
Nombre de pages : 263
Date de parution : 2012 chez Points, 2008 chez Viviane Hamy

Auteur :
Gonçalo M. Tavares est né 1970, au Portugal. Professeur d’épistémologie à Lisbonne, il est considéré comme une figure importante de la littérature contemporaine portugaise. Son œuvre a été récompensée par de nombreux prix, dont le prix Saramago en 2005.

Présentation de l’éditeur :
La folie rode dans une cité sans nom. Six ombres menaçantes errent dans les rues. Deux amants schizophrènes, un psychiatre spécialiste de la peur, un ex-soldat aux pulsions meurtrières, un enfant débile à la recherche de son père, une prostituée défraîchie. Jetés dans un monde sans salut, au bord de la folie, ils n’ont qu’un moyen pour abolir la souffrance : assouvir leurs pulsions

Mon avis :
Le challenge Destination de Voyage et Vagabondages me donne ici l’occasion de lire Gonçalo M. Tavares, auteur portugais qu’il me tardait de découvrir.
Le fil conducteur du roman est le déroulement de cette nuit du 29 mai. A quatre heures du matin, Mylia angoissée par sa mort annoncée sort de chez elle à la recherche d’une église. Proche du malaise, elle appelle son ancien amant, Enst Spengler. Dans une autre rue, Theodor Busbeck, médecin et ex-mari de Mylia, erre à la recherche d’une prostituée qui pourra calmer ses pulsions. Il trouvera Hanna, la femme d’Hinnerck, un ancien militaire à la tête d’assassin et à la gâchette facile, toujours hanté par la peur. Tous ces personnages se retrouvent liés par Kaas, jeune garçon handicapé de douze ans qui,lui aussi se retrouvera dans la rue cette nuit-là.
Entre temps, l’auteur nous dévoile petit à petit le passé de chaque personnage, expliquant ainsi les liens qui les unissent. Theodor, médecin à l’asile dirigé par le détesté Gomperz, mène depuis plusieurs années une recherche  » du fou individuel à la folie du mal à travers l’Histoire. »
 »
Je veux parvenir à la formule qui résume les causes du mal qui existe sans intervention de la peur, mal terrible, qui n’est presque pas humain car il n’est pas justifié. »
En analysant le mal dans l’Histoire, il espère détecter et prévenir les conditions futures d’autres souffrances et distingue les pays persécuteurs et les pays récepteurs de souffrance. L’oisiveté semble mère de tous les vices et chacun peut être successivement persécuteurs ou persécutés.
«  Un individu qui se passionne pour une activité quelconque peut-il se transformer du jour au lendemain en bourreau. »
Gonçalo M.Tavares amorce ainsi une réflexion sur la folie. Qui peut être considéré comme fou? Ceux qui sont considérés comme dangereux pour eux-mêmes comme Mylia, Ernst ou les autres internés de l’asile. Un médecin comme Gomperz qui persécute les malades et pense que l’inconscience est criminelle, que « 
la santé mentale d’un individu ne résidait pas dans ce qu’il faisait mais bien plutôt dans ce qu’il pensait. ». Un ancien militaire qui pense que «  le besoin de tuer-qu’il avait vécu- lui paraissait plus noble, pour l’espèce humaine que le besoin de manger. »
Les personnages sont suffisamment complexes pour osciller entre le bien et le mal sans jamais se complaire dans leur état. J’ai particulièrement apprécié la scène de confrontation entre les deux médecins, Gomperz et Theodor. La jalousie pousse chacun à détruire l’autre illustrant ainsi l’alternance entre persécutés et persécuteurs.
L’auteur parvient à trouver un équilibre intéressant entre réflexion philosophique et fiction romanesque donnant ainsi au récit profondeur et intérêt de lecture due à l’intrigue.
Malgré un univers sombre et un récit non linéaire, l’auteur a réussi à capter mon intention tout au long du roman.
Un roman que je recommande à ceux qui souhaiteraient découvrir la littérature portugaise.
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New Pal 2015 orsec

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



28 mars 2015 à 9 h 47 min

Je prends note de cet auteur, je ne connais pas du tout la littérature portugaise.



28 mars 2015 à 11 h 45 min

Justement je disais le mois dernier à La tête dans les livres que je souhaitais lire un auteur portugais mais nous étions incapables toutes les deux de citer un auteur portugais. J’ai donc lu avec intérêt cette chronique malgré la noirceur ambiante dans ce roman, je pense qu’il peut m’intéresser. Effleure t on dans ce roman la vie portugaise ?



    28 mars 2015 à 11 h 55 min

    Non, l’auteur n’effleure pas la vie portugaise, cette histoire pourrait se situer n’importe où?
    Par contre, je vais lire en avril Lidia Jorge avec son roman Le mémorables qui sera plus proche de la société portugaise, je pense.
    Je n’ai jamais lu cette auteure, je ne peux donc pas encore te la conseiller mais tu trouveras mon avis sur ce livre courant avril.



28 mars 2015 à 19 h 57 min

Je crois bien n’avoir jamais lu d’auteur portugais. Du coup je note ce titre qui semble bien intéressant et me permettra d’avancer dans mes challenges (tour du monde et voisins, voisines). c’est aussi l’avantage des challenges, élargir son horizon, sortir de sa zone de confort.



28 mars 2015 à 20 h 32 min

Un roman sur la folie ? Pas pour moi, en tout cas pas en étant prévenu.



29 mars 2015 à 21 h 38 min

Je ne pense pas que ce soit une lecture pour moi non plus ! Même si le fait que les personnages ne sont pas tout blanc ou noir soit bien … contente que ton escale t’ait plu ^^



30 mars 2015 à 21 h 00 min

C’est une littérature qui m’est complètement étrangère, une de plus. Je me pencherai sur ces auteurs portugais



30 mars 2015 à 23 h 52 min

Un roman noir qui semble plutôt palpitant 🙂 Tu as semble t-il fait une escale sympa ! Je note le titre. Le côté destins croisés me plaît bien ^^



31 mars 2015 à 14 h 50 min

Du coup, ce n’est pas du tout le type de littérature que j’ai en tête pour le Portugal, alors c’est vraiment chouette de lire un peu autre chose! Merci!



2 avril 2015 à 12 h 20 min

Je ne pense pas que ce roman m’aurait plu mais je suis ravie qu’il t’ait convaincue ! 🙂



10 janvier 2018 à 12 h 19 min

Whaou ! Vaste sujet et complexe à souhait ! Traité par Tavarès, ça m’intéresse… je note du coup 😉
Mais je crois qu’après Un voyage en Inde, je pourrais/devrais lire tous les Tavarès en fait…



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