Titre : Terre de colère
Auteur : Christos Chryssopoulos
Littérature grecque
Traducteur : Anne-Laure Brisac
Éditeur : La contre allée
Nombre de pages : 96
Date de parution : mars 2015
Auteur :
Né en 1968, Christos Chryssopoulos est l’un des jeunes romanciers et nouvellistes le plus remarqué de la littérature néo-hellénique. Ses livres sont traduits en cinq langues. En 2009, il reçoit le prix de littérature européenne.
Présentation de l’éditeur :
Au fil d’une déambulation composée de plusieurs tableaux, parfois fantasmagoriques mais toujours ancrés dans la réalité, Christos Chryssopoulos enquête et observe les symptômes d’un mal qui nous ronge. Il y pose le constat d’une société de surveillance, qui isole et oppose. Où l’incommunicabilité grandit au point que la colère s’impose (à nous) comme ultime possibilité de sortir de soi et fait de nous sa première victime.
Nous sommes ainsi tour à tour confrontés aux idéologies racistes, à la violence au travail, aux relations entre hommes et femmes, à la cellule familiale, au milieu scolaire, à travers un subtil jeu de dialogues qui rend compte des difficultés de communication entre ceux qui possèdent la parole et ceux qui ne l’ont pas.
L’auteur-narrateur apporte un commentaire à la manière d’un chœur antique entre chaque tableau et finit, dans le dernier tableau, par prendre corps en tant que personnage, en suivant un autre à son insu et rendant ainsi compte au lecteur de son mode opératoire.
Mon avis :
La présentation de l’éditeur analyse l’essentiel de ce court roman. L’auteur nous expose rapidement une situation, embraye sur des dialogues puis montre comment des dialogues stériles se bloquent, s’enveniment. La colère répond souvent à la colère.
Dans tous les milieux, la société, le monde du travail, la famille, le couple, le manque de dialogue profond, le refus de prendre conscience de l’autre, de tenter de le comprendre entraînent la violence verbale.
C’est une spirale infernale qui se transmet de l’un à l’autre et de génération à génération.
» Au fur et à mesure que passent les années, la colère grandit. Elle se transmet, tel un héritage sacré, des parents aux enfants et elle s’accroît d’une génération à l’autre. »
La colère ( thumos en grec) est la méthode de victimisation ( thuma en grec) la plus radicale.
Si la démonstration de l’auteur est claire ( l’incommunicabilité entraîne la colère, la violence), le texte est explicite mais court. Les dialogues sont parfois longs, trop factuels et tournent rapidement au vulgaire sous l’effet de la colère.
La morale, dans tout ça…Il faut commencer par maîtriser sa propre colère, celle qui nous ronge, avant de la déverser contre les autres.
« La colère dont on souffre le plus n’est pas celle qu’on subit, mais la sienne propre que l’on dirige contre les autres sans pouvoir la maîtriser. »
Si je ne suis pas vraiment convaincue par ce trop petit récit, je ne manquerai pas de relire cet auteur sur un texte plus conséquent.
Je remercie Libfly et les Éditions de La contre Allée pour la découverte de cet auteur et de cette collection Fictions d’Europe.
L’avis du Monde de Tran.
Commentaires
J’aime généralement les romans plus épais, qui nous plongent dans une ambiance, qui (surtout pour les pays étrangers) explicitent le contexte.
Moi aussi, je préfère avoir le temps de m’installer dans les lieux
Un joli plaidoyer, mais est-ce toujours possible ?
L’humain n’est pas ainsi fait, le semble-t-il
Tu peux lire son ouvrage « Monde clos » beaucoup plus étoffé qui te plaira sûrement car très littéraire. Tu peux lire aussi « Le manucure » (voir ma chronique). Il est très bien écrit et aborde des questions de l’obsession…
Sujet et pays intéressants… Bien que, comme Sandrine, je préfère les romans plus épais.
J’avais vu ce livre qui m’intéressait. Je pense que je le lirai