Titre : Lazare, mon amour
Auteur : Gwenaëlle Aubry
Éditeur : L’iconoclaste
Nombre de pages : 75
Date de parution: 13 janvier 2016
Lorsqu’on demande à Gwenaëlle Aubry d’écrire sur une romancière ou poétesse, le nom de Sylvia Plath s’impose comme une évidence. Cette jeune femme à la destinée tragique qui voulait à la fois » être tout, être rien et parfois se tuer » avait trouvé en l’écriture une manière de survivre.
» Écrire est une autre solution. La seule qui permette d’être tout et rien à la fois : se débarrasser de soi, » devenir le véhicule d’un monde, d’une langue, d’une voix » et depuis ce vide devenir les autres, » apprendre d’autres vies et en faire des mondes imprimés qui tournent comme des planètes dans l’esprit des hommes. »
Oui, Sylvia Plath est » une sur vivante: pas seulement une qui est revenue d’entre les morts ( Lady Lazare) mais aussi une qui a vécu à l’excès. »
A partir de fragments de ses écrits, de photos, Gwenaëlle Aubry survole les grands moments de la vie de Sylvia Plath, surtout ses douleurs : la mort de son père, sa première tentative de suicide, sa rencontre avec Ted Hughes puis sa trahison, ses revers littéraires face aux succès de son mari, sa façon de devenir comme sa mère une mère-épouse « douce amère résignée« , sa solitude dans l’appartement de Londres où vécut Yeats.
Elle aurait tant souhaité réussir comme mère, amante et écrivain. Faire de l’amour et de l’écriture deux choses indémêlables. Mais Ted Hughes, » gouffre tentant mais désastreux » prend vite toute la place. Sylvia peine à trouver la sienne. Elle se lance dans la prose pour s’éloigner de la poésie de Hughes.
» Je vis par lui en attendant d’avoir une vie à moi. »
Après la trahison, la solitude est insupportable même si les enfants obligent à aller bien.
Sylvia Plath parvient cette fois à mettre fin à sa vie le 11 février 1963.
Avec ce très beau texte, Gwenaëlle Aubry rend un vif hommage à cette poétesse mythique, qui, comme la machine de Tinguely s’autodétruit à vouloir vivre trop intensément. Si on survole les grandes étapes de la vie de Sylvia Plath, je conseille aux lecteurs curieux d’en savoir davantage sur la poétesse de commencer par un autre ouvrage.
Je vous conseille Les femmes du braconnier de Claude Pujade-Renaud, 7 femmes de Lydie Salvayre Vous trouverez aussi sur mon blog, La cloche de détresse de Sylvia Plath. Et ensuite, en complément, ce texte de Gwenaëlle Aubry.
J’aime chez Gwenaëlle Aubry un permanent côté novateur! Retrouvez la lecture de l’auteur en musique.
Commentaires
Sylvia Plath m’a toujours fascinée et pourtant je n’ai lu que quelques textes d’elle de ci de là… Quelle triste destinée ! Ça tombe bien, j’ai Les femmes du braconnier dans ma PAL ! 😉 Merci de tes conseils toujours avisés ! 🙂
Moi aussi je la trouve fascinante.
Que de lectures avant d’ouvrir ce livre.
Ce ne sont que des conseils. Mais j’ai surtout appris de la vie de Sylvia Plath avec Les femmes du braconnier. Lazare, mon amour seul ne m’aurait pas suffi.
Les femmes du braconnier sont sur mon étagère. J’aime l’écriture de Gwénaëlle Aubry
Tu vas aimer Les femmes du braconnier.
Je vais lire aussi Perséphone 2014 car j’aime beaucoup l’écriture de Gwenaëlle Aubry
C’est un livre qui pourrait me plaire, mais pas un jour pluvieux comme aujourd’hui. :-p
Garde le en tête pour cet été!
Oui mais quelle noirceur dans cette vie, combien c’est lourd parfois à lire. Et déprimant.
Quel dommage que l’on n’ait pas reconnu son talent plus tôt. Elle serait peut-être encore en vie.