Titre : La compagnie des artistes
Auteur : Chris Womersley
Littérature australienne
Traducteur : Valèrie Malfoy
Titre original : Cairo
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 384
Date de parution : 31 mars 2016
J’ai découvert Chris Womersley avec Les affligés, un roman sombre et mystérieux qui réunit un ancien soldat à la gueule et l’âme cassées et une jeune orpheline. Depuis, je continue à lire cet auteur australien.
La mauvaise pente garde cette narration très imagée et cette obsession du poids du passé mais sa violence avait amoindri mon enthousiasme. C’est donc assez naturellement que j’ai souhaité lire La compagnie des artistes.
En 1986, Tom Button, dix-huit ans quitte le logement familial de Dunley pour s’installer dans l’appartement de sa tante décédée à Melbourne. Il envisage de s’inscrire à l’Université en Arts et Lettres.
« L’adolescence est un tourbillon où se mêlent complexe de supériorité et doute écrasant. Aujourd’hui les soi-disant experts s’inquiètent du manque d’estime de soi si répandu chez les adolescents, mais c’est en réalité l’une des nombreuses planches nécessaires pour construire le radeau qui nous transporte de la jeunesse à l’âge adulte. »
Encore un peu naïf, mais autonome et prêt à découvrir le monde, Tom s’intéresse aux habitants de l’immeuble. Il est notamment très attiré par Max Cheever, un artiste bohème qui lui fait comprendre qu’il apprendra davantage avec sa bande d’amis plutôt qu’en Université. Max et ses amis, James un oisif homosexuel ainsi qu’ Edward et sa femme, un couple de peintres qui mêle génie et drogue vont accueillir ce jeune homme dans leur tribu. Aveuglé par la beauté de Sally, la femme de Max et par cette immersion dans un monde bohème, Tom mêle dangereusement son avenir au leur.
Si les personnages sont effectivement attirants par leur extravagance, le dénouement de cette histoire est assez prévisible dès les premiers chapitres.
L’univers de ces adultes desoeuvrés est bien campé avec quelques bonnes réflexions sur l’Art, notamment grâce à Gertrude, une peintre capable de copier un tableau de Picasso mais qui ne sera jamais reconnue dans ce monde misogyne.
» sa motivation, c’était le plaisir de la fraude, celui de berner le milieu de l’art qui l’avait rejetée. »
Mais ce milieu occulte complètement toute relation extérieure, notamment avec d’autres habitants de Cairo ou avec la famille de Tom. L’intérêt pour les personnages peut parvenir à oublier certaines scènes peu crédibles.
La compagnie des artistes se révèle être un roman d’initiation peu original, qui malgré quelques bons personnages peine à susciter l’émotion et la passion.
Commentaires
oh mince, ton avis me refroidit.
Peut-être en attendais-je trop après Les affligés. Si tu le lis, je serais curieuse d’avoir ton avis.
Bon, je me contenterai des Affligés, ce qui tombe plutôt bien vu qu’il est sur mes étagères ! 😉
des bonnes lectures pour toi jostein!
Laissons-le de côté !!
Bon, il avait beaucoup de chose pour me plaire… mais, je suis un peu refroidie… un peu.
Il ne faut pas se fier à mon seul avis.
Ouf, je ne suis pas tentée, pour une fois…..
Je viens de finir ce livre que j’ai beaucoup aimé ! Je vis à Melbourne, ce qui a sans doute rendu la lecture encore plus intéressante, puisque Fitzroy est un quartier où je vais régulièrement. Par contre, dans la fiche descriptive du roman au tout début de ton article, tu as écrit qu’il s’agissait de littérature américaine, ce qui est faux, Chris Womersley est australien. Le titre original était Cairo, traduit en français par Valérie Malfoy
Merci pour cette remarque. J’avais convenablement mis le tag
Merci pour cette remarque. J’avais correctement mis le tag mais je m’aperçois que je n’avais pas fini mon en-tête avec le nom du traducteur et le titre original. Parfois, je prépare mes articles en avance et je programme la mise en ligne…
J’ai aussi remarqué qu’un récit touche davantage quand les lieux sont connus. Malheureusement je ne suis jamais allée en Australie.