Titre : Nos âmes la nuit
Auteur : Kent Haruf
Littérature américaine
Titre original : Our souls at night
Traducteur : Anouk Neuhoff
Editeur : Robert Laffont
Nombre de pages : 168
Date de parution : 1 septembre 2016

 

Le récit commence de manière assez abrupte,  » Et puis il y eut le jour où Addie Moore rendit visite à Louis Waters. C’était un soir de mai juste avant qu’il fasse complètement nuit. »
Parce qu’à soixante dix ans, Addie a décidé d’en finir avec les conventions, les  » qu’en dira-t-on » si présents à Holt, leur petite ville de province.
Fatiguée de passer « le cap des nuits » seule, elle fait une proposition directe à son voisin, Louis.
 » Je me demande si vous accepteriez de venir dormir avec moi certaines nuits. »
Ce veuf un peu grisé par la proposition ne se fait pas prier.
Voilà un petit grain de fantaisie et d’audace qui m’accroche d’emblée à cette lecture.
La première soirée est un peu tendue à l’image de deux adolescents qui se découvrent. Mais ces soirées deviennent vite l’occasion de longues conversations sur le passé de chacun. Chacun a eu ou causé sa part de souffrance, et ces drames ont inévitablement eu des répercussions sur les familles.
 » C’est l’éternelle histoire de deux êtres qui avancent à l’aveuglette et se cognent sans arrêt l’un contre l’autre en cherchant à se conformer à de vieilles idées, de vieux rêves et à des notions erronées. »
Mais à leur âge, Addie et Louis ne sont plus dans ce schéma. Ils entendent prendre du bon temps et l’arrivée de Jamie, le petit-fils d’Addie, ne fait que renforcer l’envie de sortir de leur routine. Il faut redonner le goût de s’amuser à ce jeune garçon attristé par la séparation de ses parents qui ne s’inquiètent pas beaucoup de lui.
Nous sommes certes dans un roman gentillet qui illustre les difficultés de couple et la solitude de la vieillesse. Mais la lecture est aisée et chaleureuse.

Kent Haruf construit avec beaucoup de délicatesse et de simplicité un roman plein de tendresse. Addie et Louis sont très touchants, un peu troublés par cette belle possibilité de vivre pleinement le crépuscule de leur vie. Espiègles, ils aiment provoquer les provinciaux coincés de Holt. Mais les jalousies, l’étroitesse d’esprit de certaines personnes peuvent gâcher la liberté de ceux qui ont résolument décidé de privilégier le bonheur aux convenances étriquées. C’est toutefois une belle leçon de constater que ces gens libres et heureux créent bien plus de bonheur autour d’eux que les provinciaux coincés de Holt ( ou d’ailleurs).

rl2016

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

23 novembre 2016 à 10 h 48 min

J’ai bien envie de le lire, merci pour ton avis 🙂
Et je vois que tu lis « Tropique de la violence » alors je te souhaite une belle lecture. Je l’avais beaucoup aimé celui-ci.



    23 novembre 2016 à 13 h 50 min

    J’ai fini Tropique de la violence il y a plusieurs jours. C’est effectivement un très beau roman. Je pensais qu’il aurait le Goncourt des Lycéens. J’aimais bien aussi Petit pays mis il avait déjà plusieurs prix. Mon avis sur Tropique de la violence paraîtra sur Unidivers



23 novembre 2016 à 11 h 28 min

J’avais apprécié cette lecture



Girardeau christine
23 novembre 2016 à 13 h 16 min

Bonjour, j’ai beaucoup aimé « nos âmes la nuit » car il est rempli d’humanité, de plus c’est le dernier livre de Kent Karuf (décédé en 2014).
Je cherche des idées de lecture donc c’est avec plaisir que je suis tes chroniques..



23 novembre 2016 à 18 h 29 min

En voilà un qui me tente de plus en plus !



24 novembre 2016 à 13 h 49 min

Un auteur toujours pas lu, et qu’il faut que je découvre.



24 novembre 2016 à 14 h 01 min

Ah non, pour moi c’est bien plus qu’un roman gentillet, il y a une vraie profondeur dans l’émotion, j’ai adoré.



26 novembre 2016 à 18 h 02 min

une de mes prochaines lectures !



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *