Titre : Sous les branches de l’udala
Auteur : Chinelo Okparanta
Littérature nigériane
Titre original : Under the udala trees
Traducteur : Carine Chichereau
Éditeur : Belfond
Nombre de pages : 371
Date de parution : 23 août 2018

 

C’est en 1968, en pleine guerre du Biafra que la vie de la jeune Ijeoma bascule. Elle n’a que douze ans lorsque meurt son père. Lors d’une attaque aérienne, celui-ci avait refusé de quitter sa maison pour aller se réfugier avec sa femme et sa fille dans un bunker.

Si sa mère reproche à son mari cette forme de suicide, Ijeoma regrettera toujours cet homme intelligent et un peu rêveur. Adaora, la mère, décide alors de partir à Aba, le village de son enfance. Mais elle refuse de prendre le risque d’emmener sa fille. Elle la confie donc au professeur et sa femme, des amis du père.

Là, elle devient une bonne à tout faire en échange de son logement, sa nourriture et son éducation. Elle y rencontre Amina, une jeune haoussa qui a perdu toute sa famille pendant la guerre. Ijeoma appartient à la tribu des Igbos. Haoussas et Igbos sont ennemis. Ce qui n’empêche pas les deux enfants de se rapproche jusqu’à une réelle intimité.

Surprises nues dans le même lit, les deux fillettes sont séparées. Ijeoma retourne chez sa mère, Amina reste chez le professeur. Chacune sera remise dans le droit chemin à coup de lectures quotidiennes et effrayantes de la Bible.
Elles feront des cauchemars de ces interprétations, croyances aveugles, punitions expéditives contre ce que la Bible considèrent comme une abomination.

« Une femme sans homme n’est pas vraiment une femme. »

Ijeoma est éternellement prise au piège entre sa nature et la pression de la tradition, la menace maternelle face au non-respect de la religion.
La jeune femme prie pourtant ce Dieu qui, selon les religieux accepte l’abandon d’un enfant au bec de lièvre mais pas l’amour sincère entre deux personnes du même sexe. Où est donc l’abomination tant décriée?
Lynchage d’homosexuels, femmes brûlées sur un bûcher, la peur oblige Ijeoma à se marier. Mais combien de temps pourra-t-elle accepter cette vie qui ne lui correspond pas?

Dans Sous les branches de l’udala, lieu légendaire pour favoriser la fertilité, Ijeoma confie de manière sobre et franche son incompréhension, ses doutes, son évidence. Elle nous rappelle que, dans ce pays, la religion continue à imposer sa loi au détriment des libertés individuelles. L’auteur parvient tout à fait à nous faire comprendre son tiraillement.
Un récit majeur qui souligne, ici comme ailleurs, l’intolérance des personnes aveuglées par l’éducation religieuse, le poids des traditions.

Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour la lecture de ce roman.

 

 

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

31 octobre 2018 à 21 h 12 min

Il était dans mes repérages de cette rentrée, merci pour ton avis !





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