Titre : L’enfant de la prochaine aurore
Auteur : Louise Erdrich
Littérature amérindienne
Titre original : Future home of the living god
Traducteur : Isabelle Reinharez
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 416
Date de parution : 6 janvier 2021
Dans ce monde que l’on pressent en révolution biologique et culturelle, Cedar Hawk Songmaker, fille adoptive d’un couple progressiste de Minneapolis, enceinte de quatre mois, écrit à son enfant pour témoigner du basculement du monde.
Mais le bouleversement est aussi intime. A l’heure d’être mère, Cedar part à la recherche de ses parents biologiques. Elle rencontre sa famille indienne. Mary Potts, alias Trésor, sa mère, n’a pas eu le choix dans sa jeunesse. Menant une vie de débauche, son bébé lui avait été retiré. Aujourd’hui, Cedar découvre une famille plutôt aisée grâce à Eddy, propriétaire d’une station service, bipolaire et écrivain à ses heures perdues. Ils sont engagés dans le conseil tribal, militent pour l’installation de lieux de culte en hommage à Kateri Tekakwitha, la sainte patronne des amérindiens. Cedar se découvre une demi-soeur, une adolescente bordélique, embringuée comme beaucoup de jeunes amérindiens des réserves, dans l’alcool et la drogue. Eddy se révèle un confident rassurant. C’est le premier auquel elle avoue sa grossesse.
Une grossesse qui la met en danger. Le gouvernement, voulant contrôler les accouchements, arrête toutes les femmes enceintes. Cedar se terre dans son petit appartement, bientôt rejointe par Phil, le père du bébé.
« Personne ne sait rien avec certitude. »
Les origines du chaos, les explications sur l’évolution à rebours du genre humain restent particulièrement floues. Si certains faits étonnent par leur invraisemblance, Louise Erdrich explore plutôt l’ambiance du chaos : la fuite, la planque, les dénonciations, l’enfermement en hôpital. La lutte d’une mère pour son futur enfant est mise en avant, ce qui est une réponse à un avortement préalable et une adoption.
« Il y a toujours quelqu’un dans ce monde qui souffrira en votre nom. Si votre tour est venu de souffrir, souvenez-vous en. Quelqu’un a souffert pour vous. Voilà ce que signifie revêtir une enveloppe de chair humaine : être prêt à accepter la douleur pour un autre être humain.»
Ecrit en 2001 et terminé en 2016 ( sous Georges W. Bush et Donald Trump) cette dystopie s’inspire de la difficulté du pays à faire face aux enjeux climatiques et au respect de la démocratie. Contrairement à Margaret Atwood dans le monde similaire de La servante écarlate, il me semble que Louise Erdrich maîtrise moins bien le genre de la dystopie. Par contre, elle se révèle déjà dans ses thèmes de prédilection que sont le sort des amérindiens, la famille, la maternité, la transmission. D’ailleurs, ce sont bien ses personnages indiens, notamment Eddy ou la grand-mère « de sa voix d’écorce craquelée » qui se démarquent.
A mon sens, ce n’est pas le meilleur roman de Louise Erdrich ( quelques faits ou phrases sont particulièrement étonnants de la part de cette orfèvre du roman). Mais l’auteure se devait de témoigner des menaces du changement climatique, de la crainte pour la démocratie face au fondamentalisme et racisme grandissants sous le mandat de Donald Trump.
Commentaires
Je lis des avis très mitigés et dans l’ensemble des déceptions… Et les dystopies ne sont pas mon fort…. Pour l’instant je le mets d côté 😉
En plus, il y a encore un grand choix en cette rentrée
Je n’ai pas lu beaucoup de livres d’elle et il y en a beaucoup de très bons. Alors plutôt aller vers ceux-là.
Sans aucun doute. Il me reste Le pique nique des orphelins dans ma Pile A Lire
ce titre là ne me tente pas du tout ;et puis de toute façon, je décroche côté lecture….fatigue, lassitude, manque de motivation…..
Parfois, il faut faire de petites pauses. Bon courage
Son précédent roman m’ayant déçu, ce que tu dis de celui-ci ne me tente pas.
LaRose? Pas le meilleur mais j’avais bien aimé
C’est le premier roman de Louise Erdrich que je lis, et je dois dire que j’ai adoré. Tant sa plume que l’histoire et sa narration !
Je l’aime surtout pour son ancrage dans la vie amérindienne moins présente dans ce roman. Tu peux en lire d’autres car oui, elle est une grande auteure
Et bien tu me rassures finalement, je ne voulais pas trop me pencher sur les nouveautés de cette rentrée de janvier mais je me disais que je ne pouvais passer à côté d’un roman de Louise Erdrich… et donc, je vais attendre.
Telerama consacre une double page à ce roman cette semaine, si tu souhaites un autre avis. Sinon, tu vas finir par te laisser tenter par d’autres romans de cette rentrée!
Jamais encore lu Louise Erdrich, mais LaRose m’attend dans ma pal !
J’ai bien aimé LaRose
Par moment il faut s’accrocher, c’est intéressant mais je le déconseille à toutes les jeunes femmes enceintes!
Oui, c’est certain. Angoissant pour une femme enceinte