Titre : Danger en rive
Auteur : Nathalie Rheims
Éditeur : Léo Scheer
nombre de pages : 200
Date de parution : 1 septembre 2021

 

Un besoin d’isolement

Cinq ans plus tôt, la narratrice a tout quitté. La vie parisienne, sa carrière d’écrivain. Elle s’est installée dans une vieille bâtisse du Pays d’Auge achetée bien avant l’explosion des prix dans cette région prisée des urbains. Elle y vit seule avec son chien, Paul, un shiba inu personnalisé à l’extrême. Après la disparition de son mari, elle a connu une période difficile, harcelée sur les réseaux sociaux. Elle en a perdu la mémoire. Aujourd’hui, elle mène une vie calme, bien réglée, en phase avec la nature et son chien. Aussi, depuis peu, des bribes de souvenir lui reviennent.

Le besoin d’écrire

Le meilleur moyen de reconstruire l’histoire, de fixer la mémoire est de l’écrire. Et une étrange coïncidence l’y pousse. Lors d’une promenade, elle voit un panneau de signalisation « Danger en rive ». C’était le titre prévu d’un de ses premiers projets de roman qui n’a jamais vu le jour.
D’autres évènements l’intriguent. Une voiture abandonnée sur le bord de la route près de l’église. Curieuse, elle se glisse à l’intérieur et y trouve un bracelet sur lequel est gravé «  Disparaître ».

Disparaître

Bientôt les médias s’affolent sur la disparition d’une femme. L’écrivaine qui a fait de la disparition un de ses thèmes favoris, enquête discrètement sur cette affaire. Au café du coin, au salon de coiffure, elle glane tous les ragots du village. Cela en est presque aussi fascinant et débordant que sur les réseaux sociaux qu’elle exècre.

Quelqu’un disparaît, tout le monde se met à chercher, alors qu’ils s’en fichent. Ce qui compte, c’est le jeu, que ce soit vrai ou faux, peu importe. Il faut que le mouvement collectif l’emporte et que tous soient d’accord : celui qui s’en va, qu’il l’ait décidé ou qu’on l’ait trucidé, tout ce qui compte, c’est qu’on se rassemble autour de lui.

Tout comme cette inconnue, la narratrice a disparu de sa vie, tant en perdant la mémoire qu’en fuyant sa vie, une vie devenue insupportable, dangereuse suite à un homme qui la harcelait,  qu’elle craint de retrouver sur sa route. Mais cette fois, elle va le piéger.

Le pouvoir de l’écrivain

L’écriture sera son piège. Le roman prend alors un autre aspect.

L’imaginaire est bien plus terrible que le réel.

Son écriture est faite de réminiscence, d’intuitions, d’échafaudages. Mais elle peut aussi s’inverser. Pourquoi ne pas provoquer la réalité pour qu’elle stimule le désir d’écrire. Nathalie Rheims complexifie alors son roman en mêlant harmonieusement la réalité et l’imagination de l’écrivain. Elle propose ainsi un roman à multiples facettes sur  les dérives de l’information notamment avec les réseaux sociaux, sur le harcèlement tout en creusant son thème favori sur les disparitions mais d’une manière inédite et aussi et surtout sur la création littéraire.
Mention particulière à Paul, ce shiba inu particulièrement attachant.

 

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

14 septembre 2021 à 13 h 00 min

Le sujet de la création littéraire ne me tente pas.



14 septembre 2021 à 17 h 29 min

cela fait longtemps que je n’ai rien lu d’elle, à voir!



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