Titre : Paris-Briançon
Auteur : Philippe Besson
Editeur : Julliard
Nombre de pages :  208
Date de parution : 6 janvier 2022

 

 

Un drame annoncé

C’est le début des vacances de Pâques. A la gare d’Austerlitz, quelques voyageurs s’apprêtent à monter dans le train de nuit reliant Paris à Briançon.

Pour le moment, les passagers montent à bord, joyeux, épuisés, préoccupés ou rien de tout cela. Parmi eux, certains seront morts au lever du jour.

Dès les premières pages, le drame est annoncé. Mais Philippe Besson saura nous le faire oublier malgré les allusions régulières.

Huis-clos dans un train de nuit

Certes les voyageurs craignent le manque de confort, d’intimité, la mixité du train de nuit mais ils sont polis. Et comme ils vont passer plusieurs heures ensemble, ils se présentent, font connaissance. L’auteur a pris soin de bien choisir ses personnages : un médecin homosexuel, un sportif qui rejoint sa fiancée, une mère et ses deux enfants qui fuit un mari violent, un VRP qui craint le licenciement, un couple de retraités dont le mari est atteint d’un cancer et une bande de cinq adolescents insouciants. Contre toute attente, les retraités jouent aux cartes avec les ados, la mère se confie au VRP et le médecin parle sans tabou de son homosexualité. Chacun se livre alors que le paysage défile évoquant parfois quelques souvenirs.

Jusqu’au drame

On l’avait presque oublié mais le drame arrive dès que nous avons fait connaissance d’un chauffeur de poids lourds. Choc, entraide, une belle publicité pour le courage des pompiers, une légère critique des réseaux sociaux et des journalistes obligés de meubler en attendant plus d’informations. Le scénariste excelle à nous décrire le lieu et le temps du drame.

L’art de Philippe Besson

Le train, le drame sont presque des prétextes pour observer des personnages. L’histoire est assez insipide, les nombreux sujets de société sont effleurés.  Mais le talent de l’auteur est bien de nous faire connaître de manière presque intime cette douzaine de personnages en si peu de pages. En quelques phrases échangées, on capte leur passé, leur vie, leurs doutes. Pas de suspense intenable malgré l’annonce du drame mais un focus sur les doutes, les blessures que la vie nous inflige. Et l’apaisement que l’on peut trouver en se confiant à l’autre, même et surtout si il n’appartient pas à notre univers, notre culture. C’est ce que je retiendrai de cette lecture, oser aller au-delà des apparences.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

13 janvier 2022 à 13 h 57 min

Une belle conclusion, mais ce que tu dis du reste du roman ne me tente pas. Malgré la belle écriture de l’auteur.



    14 janvier 2022 à 18 h 24 min

    J’ai essayé en conclusion de trouver ce que je pouvais retenir de ce roman. Ça reste léger mais les inconditionnels de l’auteur y trouveront cette précision simple et évidente dans l’analyse des personnages



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