Titre : Le polonais
Auteur : J.M. Coetzee
Littérature sud-africaine
Titre original : The pole
Traducteur : Sabine Porte
Nombre de pages : 160
Date de parution : 13 septembre 2024
Un homme, une femme
J.M. Coetzee introduit ses personnages. En premier lieu, une femme de cinquante ans environ. Beatriz est grande, élégante. Ni belle, ni sexy mais majestueuse et avec une voix profonde, suave.
L’homme septuagénaire, Witold Walczykiewicz, est un musicien polonais, au nom imprononçable.
Avec sa crinière argentée, son interprétation caractéristique de Chopin, le Polonais promet d’être un personnage singulier. Mais sur le plan de l’âme, des sentiments, il est d’une opacité troublante.
Beatriz, appartenant au comité chargé de la programmation des concerts à Barcelone, est chargée d’accompagner cet invité polonais.
Au crépuscule de sa vie, Witold tombe amoureux de Beatriz.
Vous vous rappelez Dante Alighieri, le poète ? Sa Béatrice ne lui a jamais donné un seul mot et il l’a aimée toute sa vie.
Un amour à sens unique, qui, toutefois, perturbe Beatriz, femme un peu délaissée par un mari volage.
Une rencontre déroutante
Le Prix Nobel sud-africain nous entraîne dans une passion étrange. Ils ne parlent pas la même langue, tentent de communiquer en anglais ce qui donnent des dialogues délicieusement imprécis.
S’ouvre une relation déroutante entre un vieil homme qui cherche la paix d’une dernière passion et une femme qui reste curieuse de comprendre.
Il la désire à ses côtés, lui offre sa musique et ses poèmes. Elle n’aime pas vraiment son interprétation de Chopin. Elle le trouve vieux.
Que veulent-ils l’un de l’autre ? Qu’est-ce qui peut bien lui plaire chez lui ? Agit-elle par pitié ou par besoin d’être séduite ?
La beauté de ce récit se cache dans cet inaccessible désir, dans cette passion sans théâtralité. A l’image de Dante et Beatriz, il y a un mystère dans cette relation symbolique. Et peut-être le souvenir et le regret chez l’auteur vieillissant des amours romantiques.