Titre : Des beaux jours qu’à ton front j’ai lus
Auteur : Céline Lapertot
Editeur : Viviane Hamy
Nombre de pages : 256
Date de parution : 15 janvier 2025

 

De blessures en résilience

Marceline Desbordes est née le 20 juin 1786 à Douai. Elle est la plus jeune d’une fratrie de quatre enfants. La révolution plonge son père, peintre d’armoiries, dans la misère. C’est une situation que sa mère ne peut supporter. Elle quitte le foyer en quête d’un meilleur avenir en emmenant Marceline avec elle. Quitter  son père, son frère et ses sœurs, est une immense blessure pour cette enfant.
Afin de financer un voyage en Guadeloupe, où vit une cousine propriétaire d’une riche plantation, la mère fait travailler Marceline dans des cirques. Puis, en 1801, elles prennent le bateau pour les îles où les attendent la révolte des esclaves, la misère et la maladie.
Quand Marceline rentre à Douai, elle a perdu sa mère et son innocence. Elle doit subvenir aux besoins de sa famille. Elle part à Lille et devient actrice de théâtre. C’est le début d’une carrière qui la mènera à Paris et Bruxelles.
Elle connaît l’amour et la maternité auprès de Louis puis Eugène. Mais  aussi l’abandon puis la douleur avec la perte prématurée de ses enfants nés hors mariage.

Alors, Ondine, ne jamais donner son cœur trop vite ni avec trop de passion, ne jamais se laisser chavirer par quelques douces paroles prononcées juste après un baiser dans le cou. Car une fois le corps possédé, il ne te reste que les larmes et un petit être en terre.

Aussi se laisse-t-elle convaincre par la demande en mariage de Prosper Valmore, jeune et bel acteur de sept ans son cadet. Elle, ne croit plus au bonheur mais se sachant enfin choisie, elle accepte.

Paris et le monde littéraire

Son succès, son anti-royalisme et sa féminité lui valent jalousie et difficultés. Le couple doit régulièrement trouver de nouveaux contrats et déménagent souvent entre Paris, Rouen, Bordeaux et Lyon.
Mais Marceline n’est heureuse et libre qu’à Paris. Là, elle peut courir les salons littéraires, écrire et rencontrer les plus grands. Elle publie des recueils de poésie qui lui valent la reconnaissance de Victor Hugo puis Balzac.

Nous sommes du même pays, Madame, du pays des larmes et de la misère.

Par contre, Prosper trouve son public à Lyon. Après les révoltes des canuts qui ont ensanglanté les lieux, c’est une ville que Marceline déteste.

Une soeur de cœur

Je connaissais peu la vie de cette poétesse. Lire ce dernier roman de Céline Lapertot fut donc une belle découverte. Celle d’une enfant marquée par une jeunesse misérable et fracturée, d’une femme libre qui a un sens prononcé de la famille. On ressent son besoin d’être aimée pour elle-même ou pour sa poésie. Céline Lapertot y trouve une soeur de souffrance qui cherche son réconfort dans la littérature. On y perçoit aussi une certaine rancoeur vis à vis de la gente masculine.
Je n’ai pas ressenti beaucoup de vive émotion pour cette femme. Mais je me retrouve dans son message passé à ses filles.

Ne confiez jamais le soin de votre existence à un homme, quelque amour qu’il vous témoigne; soyez indépendante et ne comptez que sur vos talents pour préparer votre avenir.

Le témoignage final de Prosper est éclairant. J’aurais apprécié qu’il y ait alternance des points de vue tout au long du récit.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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