Titre : Assia Djebar, femme écrivant
Auteur : Maïssa Bey
Editeur : Chèvrefeuille étoilée
Nombre de pages : 86
Date de parution : 16 octobre 2023
Assia Djebar
Dans le cadre de l’animation autour des sorcières de la littérature, Lili des Bellons proposait en février de lire l’écrivaine algérienne Maïssa Bey. Comme je ne connaissais pas cette auteure, je profite de l’occasion pour découvrir son univers.
En fait, je rencontre surtout Assia Djebar ( 1936-2015). Cette femme de lettres, pionnière de la littérature féminine algérienne, se décrit comme une écrivaine du passage. Elle a inspiré de nombreux auteurs dont Maïssa Bey.
Maïssa Bey rencontre Assia Djebar au début des années 60, deux ou trois ans après l’indépendance de l’Algérie. Suite à une adolescence difficile, la jeune auteure se retrouve dans la conscience du poids des interdits et des non-dits évoqués par son aînée.
La condition des femmes
Sous prétexte de fiction romanesque, Assia Djebar forçait les portes et les fenêtres aux volets clos des maisons en apparence silencieuses et repliées sur elles-mêmes, entrait et nous faisait entrer dans l’intime des femmes, de ces femmes reléguées, recluses, assignées à résidence depuis leur naissance ou presque.
Pour comprendre la condition féminine, Assia Djebar commence par décrire l’architecture des maisons algériennes de la médina. Tout y est conçu pour que les femmes ne voient pas à l’extérieur et ne soient pas vues par des visiteurs à l’intérieur. Elles étaient ainsi exclues du monde.
Assia Djebar, issue d’un milieu bourgeois, a eu la chance de faire de hautes études littéraires en France. Ainsi, cette femme écrivant donnera à voir ce qui est caché, pour briser les tabous.
Les parleuses
Ce court texte de Maïssa Bey est en fait le prolongement d’un podcast enregistré pour Les Parleuses. Dans le cadre de l’association Littérature, etc, Les parleuses organise des séances de quatre heures en Ile de France et dans les Hauts de France. Ainsi la lecture d’un texte d’une auteure historique donne suite à un atelier d’écriture mené par une autrice contemporaine. Maïssa Bey a ainsi lu et travaillé sur un texte de son mentor, Assia Djebar.
Une autre manière de visiter l’histoire de la littérature sans racisme ni sexisme. Un moyen pour Aurélie Olivier, directrice de l’association, d’offrir un regard bien différent dela lecture des Lagarde et Michard.
Commentaires
Très jolie couverture, et très joli nom de maison d’éditions ! Je vais aller creuser du côté de ces parleuses, que je ne connaissais pas du tout..