Titre : Païenne
Auteur : Catherine Clément
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 272
Date de parution : 7 février 2025
L’empereur Théodose Ier
Théodose Ier ( 347-395) est le dernier empereur à régner sur un empire romain allant de l’Occident à l’Orient. Et il a une vision religieuse très radicale. Le 8 novembre 392, Théodose proclame le christianisme comme la religion officielle et il interdit toute pratique d’un autre culte. Ainsi, tout contrevenant sera passible de la peine de mort.
Aglaé et le temple d’Apollon
A Delphes, Nikos, prêtre du temple d’Apollon s’inquiète pour l’avenir de sa religion, de son temple et de sa prêtresse Aglaé. C’est dans ce temple qu’Oedipe est venu consulter l’oracle. Et que depuis, de nombreuses délégations viennent s’assurer de leur avenir.
Après l’interdiction des sacrifices sanglants, avec l’approbation de Marcus, un centurion romain, Nikos poursuit les rituels de consultation. Quel bonheur de suivre ces instants sous l’œil amusé et érudit de Catherine Clément. Aglaé entre en transe après avoir mâché une feuille de laurier, elle clame des phrases incompréhensibles que s’empresse de traduire Nikos. Finalement, la religion ne serait-elle qu’un spectacle donné en échange d’offrandes ?
La fin du paganisme
Bien sûr, les païens s’inquiètent de la montée de l’évangélisation. Nikos envoie un espion à Éphèse, là où siège la maison de la mère du Sauveur. Ce lieu recevra bientôt plus d’offrandes que ses temples grecs.
Par tous les dieux, j’enrage ! s’écria Nikos. Pourquoi n’avons-nous pas eu, nous les Grecs, l’idée d’une vierge humaine qui accouche d’un vrai petit dieu ?
Mais l’histoire des dieux grecs n’est-elle pas bien plus fascinante que la violence des chrétiens ?
Après l’édit du 8 novembre 392, Nikos, Aglaé et la jeune pythie doivent fuir. Ils trouvent refuge à Rome chez les Valerii. Jusqu’à ce que le danger les rattrape et qu’ils s’exilent en Dacie, à Apollonia du Pont. Le destin est imprévisible.
Une historienne passionnante
Catherine Clément est une historienne remarquable et passionnante. Avec beaucoup d’humour et moult détails précis, inattendus et pertinents, elle capte l’attention. Mais elle n’oublie pas d’orchestrer en toile de fond la grande histoire. Ici, celle du conflit religieux entre christianisme et paganisme sous l’empire romain de Théodose Ier.
J’ai aimé la fronde d’Aglaé, sa grandeur et sa proximité avec les deux jeunes futures pythies qu’elle éduque. Nikos est lui aussi un personnage remarquable.
Par contre, je n’ai vu que peu d’intérêt à la conversation entre Grégoire, un éminent rhéteur et Christophorus, son jeune disciple balourd.
La quatrième de couverture annonce que ce nouveau roman est dans la droite ligne du célèbre Voyage de Théo, un roman que j’ai adoré. Certes, on y parle de religion. Mais Païenne n’a pas la même envergure. Ce livre n’en reste pas moins une lecture historique passionnante et teintée d’humour.
Et je retiens une phrase universelle.
Le peuple a besoin d’extraordinaire. Il lui faut un récit pour retrouver l’espoir et là-dessus, nos camarades chrétiens sont plus forts que nous…
N’avons-nous pas entendu récemment que le christianisme reprenait de l’ampleur ?
Commentaires
Ayant visitée Delphes et ayant adoré ce lieu, je me disais Chic, je lirai ce roman. Ta conclusion me refroidie un peu.
Ce n’est pas une visite de Delphes. Peut-être y retrouveras-tu tout de même quelques repères. Si tu avais envie de le lire, vas-y. Ça se lit facilement et la narration et l’humour de Catherine Clément sont vraiment agréables.