Titre : Une femme sur le fil
Auteur : Olivia Rosenthal
Editeur : Verticales
Nombre de pages : 160
Date de parution : 9 janvier 2025

 

Le fil

Olivia Rosenthal est une écrivaine hors norme. Ses romans explorent les angoisses de l’humanité mais elle le fait dans un registre varié. Avec fantaisie, philosophie, émotion, elle nous transporte vers des lieux improbables. Ainsi, elle nous sort de l’ordinaire pour toujours mieux capter nos sens vers la réflexion et la libération.
Et cette fois encore, la forme est spécifique. Puisque ce roman est une succession de mille paragraphes très courts. Des paragraphes qui s’enchaînent sur une idée, rebondissent sur un mot, répètent une pensée ou repartent en arrière.
Parce qu’il faut suivre le fil, comme ce fil tendu des funambules entre ciel et terre. Ou comme ce fil littéraire. Dans les deux cas, pour ne pas tomber, il faut une cible. Regarder droit devant et taper dans le mille. Sur ce fil, il convient d’aller de l’avant.
Le fil, c’est aussi cette pelote qu’on dévide. Le lien avec le passé, avec la filature, avec le père. Le fil d’Ariane qui nous sortira du labyrinthe.
Alors, même si parfois, le lecteur a l’impression que l’auteur se défile, elle tisse son histoire. Et c’est une histoire intime de femme et de funambules.

La femme

Olivia Rosenthal convoque dans ce récit plusieurs funambules. Ceux d’un autre siècle comme les Wallenda ou Maria Spelterini. Mais elle interviewe aussi des anonymes ou rappelle les exploits de Philippe Petit.

Pour moi, le plus grand risque, beaucoup plus risqué que de marcher sur un fil, c’est d’aimer, dit J., une funambule souriante, solide, qui a conçu des spectacles où, comme dans les fêtes foraines, les spectateurs ont le droit, alors qu’elle chemine à plus de cinq mètres de hauteur sur un fil, de lancer des boîtes de conserve sur elle pour essayer de la faire tomber.

Mais il y a surtout Zoé, une jeune fille qui s’immisce comme un fantôme entre les lignes de ces exploits. Zoé se dérobe par tous les moyens aux mains baladeuses de son oncle. Les acrobates ont généralement de la violence dans leur vie. Ils ont besoin de se lancer, de défier parce qu’ils ont quelque chose à brûler. Confrontés au danger, ils sont pourtant les barons perchés d’Italo Calvino. Se soustraire au monde pour se protéger mais aussi pour mieux le regarder.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

16 mai 2025 à 16 h 02 min

Je n’ai lu qu’un seul roman d’Olivia Rosenthal : « Que font les rennes après Noël ?  » Je me souviens d’une lecture un peu déconcertante mais assez forte. J’aimerais bien relire cette autrice, je note ce titre.



19 mai 2025 à 12 h 17 min

Il ne faut pas avoir peur du vide au vue de la couverture de ce roman.



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