Titre : Un jour ce sera vide
Auteur : Hugo Lindenberg
Editeur : Christian Bourgois
Nombre de pages : 176
Date de parution : 20 août 2020
Le premier roman d’Hugo Lindenberg est un récit sur l’enfance, un temps où l’on se plonge dans l’attrait du réel occultant les peurs et les drames du monde des adultes. Le narrateur, un jeune garçon de dix ans, passe ses vacances chez sa grand-mère en Normandie. Quand il va jouer sur la plage, il oublie sa solitude en observant les familles « normales ». Lui s’ennuie avec cette grand-mère qu’il adore mais qui lui fait honte avec ses robes démodées et son parler yiddish.
Mais un jour, autour du cadavre d’une méduse, il rencontre Baptiste. Il devient l’ami de ce garçon auquel il voudrait ressembler, un enfant bien dans sa peau, naturel, choyé par une famille aimante. Faire partie de la famille de Baptiste est un rêve auquel il goûte. L’enfant est en extase devant la mère de Baptiste, une femme belle, douce et accueillante. Quel contraste avec son quotidien peuplé des fantômes de sa grand-mère et de la folie de sa tante.
Hugo Lindenberg, en se plaçant dans le monde de l’enfance, tient à distance les drames familiaux que l’on devine pourtant. Mais les ombres planent sur ce récit. Le sable de la plage, terrain de jeu de l’enfance, peut aussi se transformer en sable mouvant, engloutissant la joie de vivre dans les abysses de l’Histoire.
Le narrateur ne me semble pas toujours penser comme un enfant de dix ans. Cela m’a légèrement tenue à distance. Même si je conçois que les épreuves de la vie lui ont fait perdre la légèreté de l’enfance. Mais tout ce qui l’environne semble touché par le mal. La chanson de Mike Brandt évoque-t-elle cette impossibilité de retrouver le bonheur suite à la disparition de la mère? Le silence est son héritage, le flou hante cette histoire jusqu’à la fin.
Je sors de cette lecture avec un sentiment de malaise et quelques incertitudes.
Commentaires
Des avis divergents sur ce roman…. Si la bibliothèque l’a je me ferai ma propre opinion 😉
Je serais curieuse de connaître ton avis
Je ne te sens pas pleinement convaincue.
Effectivement, en partie à cause du décalage que j’ai senti pour un garçon de dix ans et puis la permanence du mal environnant
j’hésite encore… Rien à voir mais ma fille a déjà peint le même genre de méduses en atelier peinture…
Les méduses me mettent toujours mal à l’aise. Sûrement depuis un très vieux film, L’année des méduses
Je crois que je vais laisser ce livre à d’autres lecteurs
Il en faut pour tout le monde. Cela dit, c’est un premier roman qui sort du lot. Un auteur à suivre.
Laissez vous embarquer par ce petit bijou littéraire.
Magnifique premier roman et très beau titre.
En petits chapitres, en douceur, jour après jour pour, savourez cette lecture de l’intime faite de silence et de lumière.
Découvrez le mode de l’enfance, ce moment si particulier où tout se joue et tout est flou.
L’enfance faite de découvertes, d’ennuis, ce temps où rien n’est encore fixé, ce qui est à soi et ce qui est aux autres.
En partie autobiographique, le narrateur, un petit garçon de 10 ans est l’auteur de ce livre.
Il passe tout seul ses vacances d’été en Normandie chez sa grand-mère.
Il se lie d’amitié avec Baptiste un autre garçon de son âge qui le relie aux familles sur la plage.
Pour Hugo englué dans une histoire familiale hantée par des secrets et des noirceurs, la découverte d’un autre monde avec son nouvel ami va le plonger dans des découvertes, des ressentis, des émotions, des réflexions entre conscience et inconscience.
Ces journées sont réelles et fantasmées entre passé et présent.
Trois femmes parcourent ce récit, trois figures qui vont s’enraciner dans l’esprit de Hugo qui veut à tous prix s’insérer dans la normalité et le monde des vivants.
Oscillations intérieures d’un être en devenir qui m’ont profondément bouleversées et m’ont replongées dans mon passé de petite fille.
L’écriture et la construction sont remarquables.
Un écrivain est né.