Sur la route de jostein

Titre : Le lièvre d’Amérique
Auteur : Mireille Gagné
Littérature québécoise
Editeur : La Peuplade
Nombre de pages : 184
Date de parution : 20 août 2020

En pleine nature

Diane habite en pleine nature sur une île avec ses parents. Elle a quinze ans lorsqu’elle rencontre Eugène, un adolescent venu de la ville  pour s’installer sur l’île. Eugène, armé d’un polaroid et d’un carnet, recense les oiseaux en voie d’extinction. Il délivre les lièvres des collets ou des serres d’un aigle. L’île, sanctuaire d’oiseaux, est pour lui un refuge, loin d’une ville qu’il a fuie et dont il ne veut pas parler. Diane est fascinée par ce jeune garçon prêt à prendre tous les risques pour être au plus près de la nature.

Le monde du travail

Quelques années plus tard, on retrouve Diane coincée entre son habitation urbaine, un condo au quatorzième étage d’un immeuble triste et un travail dans lequel elle entend bien exceller. Être meilleure que sa collègue toujours parfaite et performante.

Elle jubile à l’idée d’être indispensable.

Pour faire face aux exigences du monde du travail qui demande toujours plus de performances, Diane a accepté un traitement génétique. Il  lui apporte concentration, vitalité et réduit son besoin de sommeil. Cette expérience présente toutefois quelques effets secondaires.

Récits entrecroisés

Premier roman basé sur une légende québécoise, Le lièvre d’Amérique séduit par son sujet, son originalité et sa forme. Plusieurs temporalités se croisent et elles sont parfois assorties de chapitres animaliers sur les particularités du lièvre d’Amérique. En se plaçant tantôt à la période de l’adolescence sur l’île, tantôt avant ou après l’opération, Mireille Gagné montre le gouffre entre une vie proche de la nature et une existence stressante sous la pression du monde moderne. Cette fable animalière suscite l’émerveillement et la réflexion. Dans une belle langue poétique, l’auteur montre le chemin vers le retour aux sources, la nature profonde de Diane après l’égarement dans un monde moderne annihilant.