Titre : Père éperdu
Auteur : Daniel Gustafsson
Littérature suédoise
Titre original : Odenplan, Nirstedt
Traducteur : Jean-Baptiste Bardin
Editeur : Rivages
Nombre de pages : 240
Date de parution : 30 août 2023

 

Un père perdu

Une cicatrice à l’auriculaire rappelle au narrateur les raisons de sa dépression. Séparé de la mère de son fils, celle-ci lui confie l’enfant de sept ans pour la première fois.

Elle avait dit que l’enfant avait besoin de lui et qu’elle lui faisait confiance, qu’il était parti se  planquer mais qu’il ne pouvait pas s’échapper.

Ce roman est le récit d’une journée d’errance de ce père perdu face aux démons du passé. Il craint de ne pas être à la hauteur des attentes de son fils.
Le matin, il se dépêche pour être à l’heure à l’école. Arrivés sur place, il s’aperçoit qu’il a oublié les gants de l’enfant. Il lui promet d’aller en acheter et de lui ramener à la prochaine récréation.

La ligne rouge

En couple, l’homme peinait à contenir sa colère face aux caprices de son fils. En déplacement au Kossovo, sa collègue avait écouté ses confidences et l’avait mis en garde.

Ne franchis jamais la ligne. Essaye de trouver une forme douce, suffisamment explicite pour qu’il comprenne.

C’était aujourd’hui trop tard. Comment réparer ce moment d’égarement, cette gifle assénée à son fils ?
A la recherche de gants, l’homme erre toute la journée, se perd dans les rues de Stockholm. Une mendiante, la bibliothèque, une vitrine d’un magasin d’alcool éveillent en lui des souvenirs. Il revoit le regard d’une vieille dame morte à Sarajevo, se souvient de son ami d’université, d’une soirée au Kossovo.
Il échappe de justesse à un accident grâce à un adolescent. En allant au garde-meubles, il est ému devant ce bâtiment qui abritait autrefois le tri postal et son amour naissant pour la mère de son fils. Une photo de son père lui rappelle ses origines hongroises.
Autant de fragments d’une vie en lambeaux dont il essaie de rassembler les morceaux.

Une journée essentielle

Lors de cette journée troublante, Daniel Gustafsson nous laisse percevoir l’enjeu de ce moment crucial pour l’avenir du père. Protéger son fils et honorer la confiance de la mère. En congé longue maladie, la fragilité et le doute sont toujours là. Stress, précipitation génèrent des accidents. Mais rien n’arrêtera cette course éperdue pour regagner l’amour de son fils.
Lors de cette course personnelle, l’auteur laisse entrevoir la Suède sous un jour peu connu. Les origines hongroises de l’auteur permettent de se focaliser sur les scènes de rue qui montrent l’exclusion de certaines populations.

Une journée mouvementée et brouillonne qui met toutefois en évidence l’amour inconditionnel entre un père et son fils.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

5 octobre 2023 à 7 h 15 min

J’ai aimé sa singularité même si l’incipit me paraissait plus poétique et laissait supposer un focus plus important (voire unique) sur la relation du père avec le fils.



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