Titre : Purge
Auteur : Sofi Oksanen
Editeur : Stock
Nombre de pages : 408
Auteur:
Sofi Oksanen est née en Finlande en 1977, d’une mère estonienne et d’un père finlandais. Elle est devenue en trois romans et quelques pièces de théâtre un personnage incontournable de la scène littéraire finlandaise. Purge a marqué la consécration de l’auteur, qui a reçu en 2008 l’ensemble des prix littéraires du pays, mais le roman a également enrichi le débat historiographique sur cette période de l’occupation soviétique.
Résumé:
En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.
Sofi Oksanen s’empare de l’Histoire pour bâtir une tragédie familiale envoûtante. Haletant comme un film d’Hitchcock, son roman pose plusieurs questions passionnantes : peut-on vivre dans un pays occupé sans se compromettre ? Quel jugement peut-on porter sur ces trahisons ou actes de collaboration une fois disparu le
poids de la contrainte ?
Des questions qui ne peuvent que résonner fortement dans la tête des lecteurs français.
Mon avis:
L’auteur a voulu mettre en parallèle le destin de deux femmes, toutes deux ont vécu des expériences violentes et elles en gardent une peur ancrée au plus profond d’elles-même. La couverture du livre montre une main tremblante, crochue, mais coquette et symbolise bien l’état d’Aliide, meurtrie mais toujours vigilante.
Sur deux générations, l’auteur témoigne ainsi du joug de la Russie sur l’Estonie. A la suite de la seconde guerre mondiale, les communistes russes font régner la terreur sur ce pays et dans les années 90, la maffia russe profite des jeunes estoniennes.
J’ai beaucoup aimé cette façon de retracer l’histoire d’un pays par le ressenti des femmes. Plus que les actes, ce sont les sentiments qui témoignent. L’auteur a mis en annexe les chronologies historiques, les témoignages, les rapports pour se centrer sur les sentiments d’Aliide et de Zara.
C’est une très belle rencontre qui permettra aux deux femmes d’avoir une chance de se racheter et de retrouver l’espoir.
C’est aussi une réflexion sur les limites de l’amour, sur les liens familiaux, le sentiment (ou plutôt l’absence de sentiment) de trahison. Les personnages sont remarquablement analysés, disséqués mais jamais jugés.
L’ambiance du livre est enrichi par l’environnement de la campagne, avec la vie des paysans, la force des croyances et de remèdes, ce qui donne une dimension complémentaire au roman.
Un très beau témoignage qui me donne envie de découvrir d’autres romans de cet auteur.
Commentaires
C’est vrai que c’est un bon livre qui reste en mémoire
Un bon souvenir de lecture. Dommage que les parutions suivantes aient un peu déçu. J’ai encore le dernier dans ma PAL. Les chroniques ne m’ont pas donné envie de le sortir pour l’instant.