giraud2Titre : Pas d’inquiétude
Auteur : Brigitte Giraud
Éditeur : Stock
Nombre de pages : 272
Date de sortie : août 2011

Résumé :
Au lieu d’aménager la maison qu’il vient juste de faire construire, le narrateur de Pas d’inquiétude va être contraint de prendre un long congé pour rester près de son fils malade et s’installe avec lui dans un tête à tête fait de gestes et d’actes inédits chaque jour réinventés. 

Homme au foyer malgré lui, il s’éloigne de l’imprimerie où il travaille et de Manu, l’ami indispensable, et glisse dans une vie domestique et invisible, pendant que sa femme, récemment embauchée dans une PME, ne peut se permettre aucune absence et n’a d’autre alternative que se dévouer à son poste. 
Cette famille ordinaire perd petit à petit ses relations sociales et ses repères, happée par la logique de la maladie qui donne soudain un autre sens à son existence, fait voler en éclat la place de chacun, celle des parents autant que celle de Lisa, la grande soeur, et voit la vie des autres se dérouler à l’extérieur,
soudain irréelle et inaccessible. Le jour où les collègues de l’imprimerie donnent chacun de leurs congés pour permettre au père de renouveler les journées qu’il consacre à Mehdi, cet élan de solidarité radical et inattendu bouleverse codes et habitudes, et se pose alors, de manière plus forte encore, la question de l’équilibre entre sphère sociale et sphère familiale. 

Tout finit par se nouer autour de ce nouveau temps imparti, inespéré mais qui agit comme un piège, tant il est compliqué de recevoir un tel cadeau. Dans un monde où la solidarité est loin d’être une norme, la générosité des collègues rassure autant qu’elle déstabilise, d’autant qu’ils offrent du temps et non de l’argent. 
Le récit tente de sonder ce que serait une vie dédiée à l’autre, aux autres, de même qu’il pose la question du don, de la dette, de la soumission et la domination, tout en interrogeant : qu’est-ce qu’être un père aujourd’hui, et qu’est-ce qu’être un couple de parents ?

Mon avis :
Au journal télévisé , le 30 mars 2010, une fois n’est pas coutume, c’est d’un acte de solidarité dont il est question. Des collègues de travail offrent à un père de famille dont l’enfant a une grave maladie, des jours de RTT.
Brigitte Giraud part de ce fait divers réel pour bâtir son roman, et elle donne la parole à un même père qui vient d’apprendre la maladie de son fils Medhi.
Jusqu’au bout du récit, l’auteur semble éviter de parler de la maladie et de s’attarder sur l’état du malade. Pourtant, l’enfant est omniprésent dans les pensées et les actes de toute la famille.
Dans ce livre, c’est le bouleversement d’une vie qui s’impose. Bien sûr, c’est tout d’abord le choc moral, le mutisme puis le besoin d’être épaulé d’abord par le médecin et les infirmières puis par l’assistante sociale, les amis, les bénévoles.
Puis apparaissent les difficultés sociales, les remarques pour les absences au travail, l’impossibilité de se consacrer aux travaux nécessaires dans ce nouveau pavillon.
Enfin le malaise de ce père face à ses collègues qui lui ont si gentiment donné des jours de congé. Comment les occuper dignement, comment ne pas être redevable éternellement?
Cela peut paraître étonnant de se focaliser sur les difficultés sociales de vivre avec un enfant malade, surtout que l’attitude de la mère peut paraître déroutante, mais l’on conçoit rapidement qu’en plus de la peine, la peur, les parents souffrent inévitablement de ce rejet, de cette exclusion de la société.
La vérité du père est assez touchante et très bien vue de la part d’une femme. Peu de larmes mais le besoin épisodique de s’enfuir, de frapper dans les murs, d’aller boire des bières et parler avec les amis. Mais derrière cette masculinité, l’angoisse et le besoin de protéger son fils sont très présents.
C’est un livre fort qui ne sombre pas dans le patho mais garde en permanence cette langueur mélancolique. L’auteur traite de ce sujet grave, non pas de l’intérieur mais en voulant l’inclure dans un contexte social particulier.

Je remercie La Librairie Chapitre  d’Orléans de m’avoir prêté ce livre.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

18 octobre 2013 à 19 h 12 min

Aurai-je le courage de lire ce livre ? En tout cas, tu donnes envie d’essayer



18 octobre 2013 à 21 h 27 min

J’avoue je ne suis pas très tentée par ce livre mais j’aimerais bien découvrir cette auteure.



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