valdesTitre : Le roman de Yocandra
Auteur: Zoé Valdès
Éditeur : JC Lattès
Nombre de pages : 480
Date de parution : 16 novembre 2011

Auteur :
Née en 1959 à Cuba, Zoé Valdés vit exilée en France depuis 1995. Poète, scénariste, romancière, elle a vu ses ouvrages traduits dans une quinzaine de langues. Des succès internationaux comme Le Néant quotidien, La Douleur du dollar, La Fiction Fidel ou Danse avec la vie en ont fait l’un des écrivains cubains les plus connus.

Résumé:
Publié en France en 1995, Le Néant quotidien est l’un des premiers textes à décrire la vie quotidienne à Cuba.
Largement applaudi en Europe, il a fait de Zoé Valdés l’un des écrivains cubains les plus appréciés des lecteurs français et de Yocandra une figure de la résistance cubaine. 

« Elle vient d’une île qui avait voulu construire le paradis, et qui a créé l’enfer. » Baptisée Patrie à sa naissance, une jeune Cubaine renaît sous le nom de Yocandra. Son récit décrit le quotidien lourd, oppressant, et vide de La Havane, cette ville qui rampe dans la ruine depuis si longtemps que la mémoire de l’opulence s’est perdue, ou n’était-ce qu’un songe ? Au bord de la mer qui la sépare de la liberté, elle décrit la perte de l’innocence, des illusions, les ambitions dérisoires, les vocations gâchées car tout, y compris les carrières professionnelles, est assujetti au plan. Entre le blocus américain et le régime castriste, il semble qu’à Cuba, la politique n’existe que pour empêcher les gens de vivre. 
Écho à cette plongée dans le néant, Le Paradis du néant, rédigé quinze ans plus tard, est le récit de l’exil, de la nostalgie douce-amère d’un pays qu’on a rêvé de quitter, de la liberté impossible. Yocandra a quitté Cuba, par Miami, avant d’arriver à Paris. À La Havane, elle a laissé sa mère, l’homme qu’elle aime, ses livres et ses premiers poèmes. 
À Paris, où elle est venue chercher l’oubli, la liberté, elle est poursuivie par le son de la rumba, les prières de la santería, et même par un Cubain particulièrement opiniâtre appelé Fidel Raúl.

Mon avis :
Le roman de Yocandra comprend deux récits écrits à des périodes différentes, ce qui peut expliquer la différence de ton.
Le Néant du quotidien évoque la vie à Cuba où les intellectuels ont le choix entre soumission, emprisonnement ou exil.
Patrie, qui se renommera Yocandra raconte sa vie depuis sa naissance sous le drapeau révolutionnaire jusqu’à son exil. Le récit est violent, désespéré. Ses premières amours sont tumultueuses. Elle rencontre tout d’abord celui qu’elle nommera le Traître. Il paye pour qu’elle obtienne ses diplômes, la dévergonde et l’exploite. Le Nihiliste est un peu plus sympathique mais il est très engagé et préférera lutter pour ses amis. Yocandra se désespère face à un travail où elle ne peut rien faire et devant l’exil de ses meilleurs amis. Elle ose enfin prendre un radeau dangereux pour rejoindre Miami, comme l’ont fait tant de cubains en 1994.
Le Paradis du Néant est un récit beaucoup plus construit où l’auteur abandonne la vulgarité pour conserver un humour virulent mais aussi une émotion plus soutenue. Ainsi, j’ai aimé suivre les frasques de la mère de Yocandra, les aventures des habitants de l’immeuble Beautreillis. Les messages de son amie Marcela sont
drôles et mettent en évidence la mesquinerie de l’Europe qui se lamente lors d’invasions de criquets ou de méduses alors que d’autres tombent sous les armes. Et la lettre du Nihiliste est à la fois une vision très réaliste de la situation à Cuba, mais aussi un message empli d’émotion et d’amour.
Il y a donc de très bons moments dans cette seconde partie qui montre aussi la pénibilité de l’exil car les étrangers sont en manque d’affection loin de leurs proches et ils sont aussi contraints de se taire car il n’est alors pas de bon ton de critiquer le régime politique cubain en France.
Même si Yocandra a toujours du vague à l’âme dans la seconde partie, l’histoire et l’action l’emportent davantage et les personnages sont attachants, notamment les habitants de l’immeuble et le Nihiliste.
Zoé Valdès est une auteure courageuse qui affiche ici ouvertement sa rancoeur contre son pays. Ce roman met à la fois en évidence son amour des cubains et sa haine des castristes.

Je remercie  livraddict_logo_middleet les Éditions JC Lattès pour la découverte de ce roman, qui a d’ailleurs une très jolie couverture.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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