rahimiTitre : La ballade du calame
Auteur : Atiq Rahimi
Éditeur : L’iconoclaste
Nombre de pages : 208
Date de parution : 26 août 2015

Auteur :
Atiq Rahimi est un écrivain et cinéaste franco-afghan. Il a reçu le prix Goncourt en 2008 pour Syngué sabour, Pierre de patience. La Ballade du calame est son troisième livre écrit en langue française.

Présentation de l’éditeur :
« L’exil ne s’écrit pas. Il se vit.
Alors j’ai pris le calame, ce fin roseau taillé en pointe dont je me servais enfant, et je me suis mis à tracer des lettres calligraphiées, implorant les mots de ma langue maternelle.
Pour les sublimer, les vénérer.
Pour qu’ils reviennent en moi.
Pour qu’ils décrivent mon exil. »

Ainsi a pris forme cette ballade intime, métissage de mots, de signes, puis de corps.
Celui qui se dit « né en Inde, incarné en Afghanistan et réincarné en France » invente une langue puissante, singulière et libre.

Une méditation sur ce qui reste de nos vies quand on perd sa terre d’enfance.

Mon avis :
La ballade du calame est un portrait intime d’Atiq Rahimi. Il nous confie ses moyens d’exprimer son sentiment sur l’exil. Exilé depuis trente ans, il cherche parmi les portraits réunis dans son atelier les mots pour exprimer ce sentiment d’errance.
 » Ces images du désastre ont le pouvoir suffocant d’une cicatrice qui ravive, à chaque fois qu’on la regarde, la douleur que l’on a éprouvée au moment de la blessure. »
Mais lorsque les mots ne viennent pas, l’auteur erre vers d’autres moyens d’expression. Ce peut être le cinéma mais aussi, souvent la calligraphie. Notamment, se rappeler, les cours d’écriture de son enfance lorsqu’il devait aligner le tracé de l’alef « trait d’union entre moi et mes origines, entre moi et l’univers, entre mes rêves et ma vie... »
Cette lettre est son fil d’Ariane qui le guide vers son passé.
Son premier exil l’a porté vers l’Inde, enrichissant sa culture musulmane d’une expérience indienne où le corps se cache moins.
 » Mon pays a sombré dans la terreur de la guerre, dans l’obscurantisme et, là-bas, j’ai perdu la clef de mes songes, de ma liberté, de mon identité…Aussi l’ai-je quitté en espérant retrouver mes clefs là où il y a de la lumière, de la liberté, de la dignité…tout en sachant que je ne les retrouverai jamais. »
La calligraphie, un art sacré qui devient une quête spirituelle, l’entraîne sur le chemin d’un autre art, la callimorphie. Ce sont des lettres en forme de corps qui révèle le désir, une danse, une forme arrachée, la synthèse du corps et de l’esprit.
« Ailleurs est le vrai sens de l’exil.
Le corps callimorphique est un corps d’ailleurs. »

Avec cet art, l’auteur trouve un autre moyen d’exprimer de manière artistique son corps en errance.

« Toute création en exil est à la recherche de ces clefs perdues. »

La ballade du calame est un texte personnel, davantage un essai sur la calligraphie enrichi de confessions sur l’exil de l’auteur et de réflexions sur les moyens d’exprimer la douleur de l’errance. Le texte est illustré de callimorphies de l’auteur.

 » Là où s’arrête la philosophie, commence la spiritualité;
là où s’arrête la spiritualité, commence l’art.
Et l’art, où s’arrête-t-il?
Nulle part. »

 

Je remercie la librairie LNO pour le prêt de ce livre dans le cadre du club de lecture.

RL2015 bac2015

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

3 septembre 2015 à 8 h 22 min

Je vais le recevoir, j’ai hâte. C’est un auteur fort que j’apprécie beaucoup !





9 octobre 2015 à 13 h 54 min

Je viens de le lire et j’ai trouvé le regard sur l’exil très touchant. C’était ma première rencontre avec Rahimi et je pense lire (quand j’aurai le temps…) son Goncourt.
Je n’ai cependant pas été très convaincu par les callimorphies. Je préfère les premières tentatives autour de l’alef et de signes très simples plutôt que les versions plus abtraites et élaborées qui sont pourtant l’aboutissement des recherches de l’auteur. Peut-être parce que j’ai fait un tout petit peu de persan (ça me donne d’ailleurs envie de m’y remettre) et que je suis frustré de ne pas identifier de lettres ou de mots dans ces dessins-là.



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