Titre : Les désœuvrées
Auteur : Aram Kebabdjian
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 512
Date de parution : août 2015
Auteur :
Aram Kebabdjian est né en 1978. Titulaire d’un doctorat en histoire de la philosophie, il mène par ailleurs une carrière de photographe. Antiquaire et marchand de livres anciens, c’est au contact des tableaux et des éditions originales qu’il a écrit Les Désœuvrés, son premier roman.
Présentation de l’éditeur :
La sainte religion de la culture triomphe dans la Cité. Les autorités ont construit, sur les quais de la Maleine, une résidence où les artistes travaillent sans soucis matériels. Mike Bromberg invente des moustiques-papillons, Amin Carmichael installe des routes qui ne mènent nulle part, Lucinda Hernández a conçu une machine à mauvais temps. Il y en a bien d’autres, déjà prestigieux ou prometteurs : ils répandent la bonne parole, accomplissent des miracles, élèvent les âmes.
Chaque chapitre porte le nom d’une œuvre. Aram Kebabdjian les a toutes inventées, ainsi que les noms, les vies, les principes esthétiques de leurs créateurs. Certains s’imposent : leur cote monte, les musées leur consacrent des expositions. D’autres sont victimes de leurs démons intérieurs, de leur trop grand succès ou de tortueux complots. Dans les vernissages se pressent galeristes, critiques d’art, collectionneurs et fonctionnaires de la culture.
Roman de pure fiction, Les Désœuvrés dévoile le monde de l’art contemporain avec une justesse, une pertinence, une vérité et une maestria littéraire impressionnantes.
Mon avis :
La presse présente ce livre comme un des meilleurs premiers romans de la rentrée littéraire française. Certes, l’auteur fait preuve d’une grande imagination et plantant son décor dans la sphère artistique contemporaine, nous offre une vision critique de la société moderne.
Je ne suis pas vraiment à l’aise avec ce monde de l’art (surtout celui-ci excentrique, provocateur, démesuré…) et pour accrocher, j’ai besoin d’une très bonne construction et d’une diversion soit sur un fil romanesque, soit sur des anecdotes accrocheuses.
Nous sommes dans une cité des artistes, ancienne usine automobile le long de la Maleine, fleuve mystérieux où six cents artistes vivent en résidence. « Babel désolée, labyrinthe défraîchi où tout le monde court après son idée. »
Et je me suis perdue dans ce labyrinthe, abandonnant mon chemin au bout de deux cent pages. Avec moins de pression (je devais lire ce livre pour le jury du Roman Fnac en un temps limité), j’aurais persévéré car j’ai horreur de baisser les bras.
Trop de personnages ( plus de trente sur la partie lue), trop de discussions oiseuses! Je n’ai pas trouvé mon accroche.
C’est sûrement bien dommage car les réflexions sur l’art sont pertinentes.
» N’est-ce pas la clé de toute quête artistique que de vouloir et d’arriver à marier l’eau et le feu, la terre et les songes, le corps et l’esprit, la vie et le venin? »
« Culture! Ce vilain mot cache tout ce que notre monde a tué et enterré…La culture est un ramassis de cadavres que nous maintenons en vie artificielle pour divertir des bataillons d’oisifs. »
» On demande aux artistes d’être libres, d’exprimer leur intériorité, leur vie intime, leur vision du monde. On leur demande de donner leur avis, de faire des choix, pour qu’ils façonnent une image positive du pouvoir en place, qui se veut démocratique. Tout comme le prince ou le cardinal, il y a des siècles, demandaient aux peintres de figurer, suivant des canons classiques, l’éternité de leur autorité. »
Je suis très curieuse d’avoir d’autres avis sur ce premier roman.
Commentaires
Parmi les premiers romans de la rentrée, c’est un de ceux qui me branchent le plus ! Je le lirai certainement, malgré tes réserves…
Et j’ai hâte d’avoir ton avis. je n’aime pas abandonner un livre, je crains toujours de passer à côté de quelque chose.
Bonjour Jostein !
J’ai lu ce livre pour lecteurs.com, dans le cadre des Explorations de la rentrée littéraire, et, si l’aspect « lecture dans un temps imparti avec chronique à rendre à la fin » , cela ne ‘a pas empêchée d’adorer ce roman, d’une originalité et d’une maîtrise impressionnantes. En fait, c’est vraiment mon coup de cœur de la rentrée…
Cela dit, je dois t’avouer que je suis familière du monde de l’art contemporain, c’est peut-être ce qui m’a aidée…
Voici mon avis : http://dis-le-en-livres.over-blog.com/2015/08/roman-les-desoeuvres.html
Je te conseille de reprendre la lecture lorsque tu auras du temps et sans aucun impératif de délai, tu l’apprécieras peut-être mieux…
Bonnes lectures et merci pour tes chroniques !
🙂
Merci pour ce commentaire. J’avais hâte d’avoir un retour sur ce livre. On apprécie sûrement davantage en ayant une fibre artistique. Mais j’avais réussi à m’en passer pour les romans de Siri Hustvedt qui sont parfois aussi très ancrés dans le monde de l’art. Je reprendrai sûrement cette lecture plus tard.