Titre : La peau, l’écorce
Auteur : Alexandre Civico
Éditeur : Rivages
Nombre de pages : 100
Date de parution : janvier 2017
La peau, l’écorce. Des chapitres en alternance donnant la parole à deux hommes. Deux hommes différents mais qui se regardent en miroir. Ils pourraient être le même homme, ayant fait des choix de vie différents.
L’écorce, symbolise celui qui s’est endurci. Capable d’envisager la mort au combat, capable de tuer, même si les premières fois furent difficiles. Il est en plein désert avec trois autres soldats, le Chef, l’Écrivain et l’Autre.
« On était douze au départ…On avait un périmètre à sécuriser. »
Ils sont en embuscade pour récupérer leur puits pris par l’ennemi, d’autres soldats aussi perdus qu’eux-mêmes.
On ne sait pas quelle est cette guerre, ni où ils sont.
La peau est celle d’un père resté seul avec sa fille de quatre ans. Depuis que la mère est partie, la petite ne parle plus. Depuis la nuit dernière, le père et la fille sont reliés par un cordon ombilical. Une image étrange qui pourrait symboliser la paternité, le lien filial qui relie à la terre et empêche les hommes de quitter leur famille pour aller se battre. Ainsi reliés, le couple tente de rejoindre l’hôpital. Mais c’est dans une ville en désordre qu’is circulent. Des explosions surprennent les habitants, fracassent les vies, rendent les métros dangereux.
Deux mondes en perdition. La guerre dans le désert pour les soldats et les attentats dans les villes. Un monde qui pourrait être un prolongement du nôtre, un monde en perte d’humanité. On y reconnaît les clivages sociaux et l’indifférence de ceux qui tiennent encore debout.
« ce qui me bouffait c’était ça, l’indifférence. Enjamber ceux qui ont pris le trottoir pour maison. Ceux sur qui le pouvoir ne prend même plus la peine de s’exercer. C’est cette anesthésie qui me faisait animal. Et elle ne m’aidait pas à écrire. Le bruit du monde était là, mais j’étais sourd. Même les premières explosions, je ne les ai pas entendues. J’étais sec. »
Ce court récit est un roman d’anticipation étrange, onirique. Il faut aller chercher derrière la noirceur de ce monde en perdition, derrière les symboles étranges le message de l’auteur qui peut paraître confus en première lecture. Mais c’est dans une très belle langue qu’Alexandro Civico nous met en garde contre l’indifférence dans l’ombre menaçante de la fin du monde.
Commentaires
Le thème, le style, m’évoquent un peu Crépuscules, de Joël Casseus..
Je ne peux pas te le confirmer, je ne l’ai pas lu
Alors si la langue est belle, je pourrais me laisser tenter.
Très intrigant !
Ça me parle complètement !
Alors n’hésite pas
pas franchement gaga de ce genre ni du thème… ça fait toujours ça de moins à lire ^^
C’est important aussi de se rendre compte en lisant une chronique que cette lecture ne nous conviendra pas.
Je ne connais pas mais ça m’intrigue…
Daphné
Il y a de quoi, c’est original