Titre : Seyvoz
Auteurs : Maylis de Kerangal et Joy Sorman
Editeur : Inculte
Nombre de pages : 112
Date de parution : 23 février 2022
Un village englouti
Dans les années 50, la France construit de nombreux barrages hydroélectriques pour ses besoins en électricité. Dans les Alpes, le village de Seyvoz disparaît sous un lac artificiel.
De nos jours, Tomi Motz, ingénieur, se rend sur les lieux pour vérifier les installations de la centrale électrique. Soudain, il se retrouve face à un paysage grandiose, « un camp de base avant le ciel » , un lac d’un bleu opaque , de hauts murs de pierre. Tout comme cette statuette tribale qu’il convoite sur un site d’enchères, le lieu a le pouvoir de relier les mondes.
Un lieu empreint de mystères
D’ailleurs, Tomi est en proie à d’étranges sensations. Grésillements, vibrations, hallucinations, perte de connaissance. Mystère et signes du passé hantent les lieux.
Un passé plus documenté vient s’inscrire en alternance dans le récit fictionnel. Le village de Seyvoz s’est transformé avec l’arrivée de travailleurs étrangers. Les habitants, séparés en deux clans, tentent de sauver leur passé avec notamment le déplacement des cloches de l’église et des morts du cimetière. C’est le moment de rendre hommage à quelques figures du passé qui ont lutté contre la disparition du village.
Un récit à quatre mains
Maylis de Kerangal et Joy Sorman sont toutes deux des spécialistes du récit détaillé parfois proche du documentaire technique. Elles se connaissent depuis longtemps. Membres du collectif d’auteurs Inculte, maison d’édition spécialisée dans l’écriture collective, elles se retrouvent ici pour raviver le souvenir d’un village englouti. On connaît l’excellence de la plume des deux auteures, leur souci du détail. Seyvoz est un roman empreint de l’atmosphère des lieux, un hommage aux habitants de Seyvoz et une fiction où l’imaginaire du présent laisse une place aux ombres du passé.
Commentaires
Ta critique me ferait presque penser aux Revenants, la série canal + qui avait tant séduit il y a quelques années.
Je n’avais pas vu cette série.
Des hommes et des femmes réapparaissent dans un village cerné par des montagnes et je crois que le barrage et le lac artificiel ne sont pas étrangers à toute l’histoire. Je n’avais pas fini, c’était poisseux, sinistre et finalement assez inquiétant ! Mais c’est cette idée de mystère et de barrage qui m’y font penser.
j’imagine très bien la plume de Maylis de Kerangal sur ce thème!
Toutes les deux sont assez techniques. Une belle association