Titre : Poussière dans le vent
Auteur : Leonardo Padura
Littérature cubaine
Titre original : Como polvo en el viento
Traducteur : René Solis
Editeur : Métailié 
Nombre de pages : 640
Date de parution : 19 août 2021

La vie a parfois de drôles de détour

Adela Fitzberg, vingt-six ans, est spécialiste en bibliographie cubaine à l’Université de Miami. Elle vit depuis peu à Hialeah avec Marcos, un réfugié cubain. Loreta, la mère d’Adela, n’apprécie pas ces choix de vie. Et pour cause, sur une photographie des années 90 postée sur les réseaux sociaux par Clara, la mère de Marcos, Adela reconnaît sa mère, enceinte, auprès des amis de Clara. Que lui cache sa mère ? Qui est son vrai père ?
Pour entamer cette quête d’identité, l’auteur nous emmène dans les années 90 à Cuba. Clara reçoit ses amis dans sa maison familiale pour fêter ses trente ans. Là, elle  y vit avec Dario et ses deux enfants, Marcos et Ramsès. Pour ce jour, elle invite Irving, Elisa et Bernardo, ses amis de lycée. Mais il y a aussi Liuba et Fabio, un couple d’architectes. Puis Horacio, l’ami d’enfance de Dario, venu avec Guesty, son amie du moment. Joël accompagne Irving et Walter, un artiste peintre est aussi présent. Malgré les restrictions en tout genre, le Clan passe une très bonne soirée. La dernière avant que tout s’effondre.

 « Qu’est-ce qui nous arrive? »

Quelques jours plus tard, Walter est retrouvé mort après une chute d’un immeuble. Suicide ou meurtre? Chacun sera interrogé. Puis Elisa disparaît. Le clan est ébranlé. Dans ce pays où chacun a ses secrets et craint d’être espionné, où les gens qui ont un diplôme gagnent une misère et peuvent être envoyés du jour au lendemain dans les champs de canne à sucre, beaucoup rêvent de fuir en affrontant la mer ou en se démenant pour trouver les bonnes excuses administratives. Un par un, les membres du clan quittent Cuba laissant Clara seule avec Bernardo devenu alcoolique.

personne ne quitte l’endroit où il est heureux, à moins d’y être forcé…et c’est alors en général qu’il perd le fragile état de bonheur.

Apatrides

Mais où qu’ils soient, en Espagne, à Buenos Aires, en France ou aux Etats-Unis, plus jamais ils ne seront les mêmes. Ils sont amputés de leurs racines, en manque de cette amitié profonde qui les liait.

Cuba est un pays maudit, et nous les Cubains nous sommes sa pire malédiction. Nous sommes des gens qui préférons haïr et être jaloux plutôt que de grandir avec ce que nous avons. L’histoire typique de celui qui se réjouit d’être borgne si son voisin est aveugle. Un pays entier qui vit et pense comme ça.

Saga familiale

Poussière dans le vent, un titre inspiré de la chanson de Kansas que le clan aimait particulièrement, est une belle saga autour de Clara. Avec sa maison, bâtie sur une pierre magique, elle est le point central du groupe. Celle qui reste et qui tient à distance les liens du clan.
Chaque personnage est superbement incarné. Leurs chemins de vie rythment le récit des années 90 à nos jours. Certains passages sont éminemment vibrants. Quête d’identité, amitiés, attachement aux racines, douleur de l’exil, témoignage sur la vie cubaine, ce roman est particulièrement riche en rebondissements. J’ai une préférence pour les romans avec le personnage récurrent de l’ex-flic Mario Condé mais ce fut une belle lecture.

Autres romans de Leonardo Padura : Hérétiques, La transparence du temps, Les brumes du passé, Ce qui devait arriver.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

3 mars 2022 à 19 h 47 min

ça fait longtemps que je n’ai rien lu de lui, je préfère aussi la série Mario Condé!



4 mars 2022 à 13 h 05 min

Tu donnes envie de découvrir ce roman fort riche et bien écrit.



Ariane S
4 mars 2022 à 13 h 32 min

Ce roman est une merveille ,je vais avoir du mal à quitter les personnages (il ne me reste que 100 pages à lire )



6 mars 2022 à 22 h 31 min

comme il me tarde de retrouver cet auteur dont j’avais tellement aimé Les brumes du passé.



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