Titre : Ce qui désirait arriver
Auteur : Leonardo Padura
Littérature cubaine
Titre original : Aquello estaba deseando ocurrir
Traducteur : Elena Zayas
Éditeur : Métailié
Nombre de pages : 240
Date de parution : 6 mai 2016
Dans ce recueil d’une belle homogénéité, Leonardo Padura nous fait vivre treize moments de vie de personnages fragiles pour lesquels une rencontre si imprévue qu’elle en paraît parfois irréelle pourrait remettre en cause leur destin.
Souvent, la rencontre semble plutôt être la vision de ce que le personnage désirerait qu’il arrive comme cet homme qui parle à un enfant joueur de base-ball ou Mauricio qui croise à Madrid un ancien ami de collège. Une manière de revivre un point de son enfance ou de savourer le bonheur inspiré par une toile de Velasquez.
Des rêves avortés comme Rafaela, joueuse de piano dans un restaurant. Des objectifs ultimes avec Adelaïda, touchante écrivain amateur de soixante-deux ans qui, en écrivant l’histoire de sa fille veut se faire remarquer par le nouveau conseiller littéraire. Des rêves de paradis sans restrictions alimentaires. Des destins qui tournent mal. Des dilemmes entre femme à Cuba et maîtresse en Angola. Des passions torrides qu’il faut parfois mieux oublier. Des amours impossibles.
Ce sont ces échos de moments lointains, ces impossibles retours en arrière, ces sentiments de trahison, ces cruels moments de décision qui donnent aux personnages cette mélancolie nostalgique et cette émotion.
« Les souvenirs doivent rester des souvenirs et toute tentative pour les faire sortir de leur refuge s’avère généralement dévastatrice. »
Bien évidemment, La Havane reste le regret et l’envie de chaque personnage. Les restrictions, les obligations ( en 1968, obligation pour les artistes de participer à la récolte de canne à sucre), les sanctions ( participation à la guerre civile en Angola, années 80) poussent à la quitter mais loin d’elle ils rêvent d’y revenir.
» on est tous contents quand on est sur le point de rentrer à Cuba. »
Qui mieux que Leonardo Padura peut nous faire sentir l’ambiance cubaine avec les chanteuses de boléros, le rhum Carta Blanca, la Rampa, le glacier Coppelia, le Prado.
Même si l’on part en Angola, à Madrid, à Padoue ou à Miami, l’auteur donne à la chaude et sensuelle ville cubaine une force unique de séduction.
Avec Leonardo Padura, les personnages sont pétris d’humanité et de sensualité. La scène de maquillage du jeune homme de la dernière nouvelle est remarquable et les scènes de sexe allient étrangement réalité crue et poésie.
Le contenu de ce recueil est aussi beau que son titre et sa couverture.
Leonardo Padura est invité au Festival Étonnants voyageurs de Saint-Malo ( 14-16 mai 2016).
Commentaires
j’ai tout aimé de Padura, alors celui-ci, forcément sera lu
Je pense que tu ne seras pas déçue.
je ne connais pas cet auteur, mais je crois que je vais noter!
Un auteur à lire, c’est certain
j’aime beaucoup Padura, découvert avec Hérétiques, j’étais curieuse d’avoir ton avis sur celui-ci, mais je ne savais pas que c’était un recueil de nouvelles ! En tout cas ton billet donne vraiment envie, j’ai hâte de le lire
J’avais beaucoup aimé Hérétiques
Il me tarde de le découvrir celui là…! J’ai découverte récemment la plume de l’auteur et je suis fan !
Moi aussi depuis ma lecture de Les brumes du passé, je suis une inconditionnelle de l’auteur
Je me le note celui-là ! J’ai été à Cuba l’année dernière et je ne rêve que d’y retourner ! Ça compensera un peu 😉
Cela va te rappeler de beaux souvenirs. On apprécie encore davantage quand on connaît un peu les lieux
Je n’ai jamais lu cet auteur et pourtant je l’ai beaucoup vu sur les blogs.
A tenter
Padura, valeur sûre, même lorsque le thème n’est a priori pas notre tasse de thé, il parvient à plaire
Beaucoup rechignent devant les nouvelles mais avec cet auteur ce serait dommage.
Prêt à partir à Cuba, alors ?
J’avoue qu’il en donne envie.
Merci pour ta participation au mois espagnol – je suis en train de mettre le récap’ à jour.
Il y a longtemps que je n’ai pas lu un livre de cet auteur.
Un très bon auteur.