Titre : Fragiles serments
Auteur : Molly Keane
Littérature irlandaise
Titre original : Full house
Traducteur : Cécile Arnaud
Éditeur : Quai Voltaire
Nombre de pages : 288
Date de parution : 7 mai 2012

Que je n’aime pas ces ambiances de famille de haute bourgeoisie où les personnages sont  » excessivement superficiels et puérils« , maniérés, prétentieux. Lady Bird, quarante-huit ans, en est l’exemple parfait. Et le ton est donné dès les premiers paragraphes puisque le livre débute sur une conversation futile et bucolique entre la gouvernante, Miss Parker et Lady Bird. La maîtresse de Silverue ne s’exprime qu’en remarques désobligeantes, ordres féodaux, toujours déterminée à contrarier les projets de tous. Son mari, Julian s’efface devant elle et serait prêt à n’importe quel outrage pour protéger sa femme qui, pourtant, dans sa jeunesse n’hésitait pas à le tromper.
Comment les enfants peuvent-ils s’épanouir? Derrière les fleurs, les divertissements se cachent les drames, les mensonges, les jalousies. Alors que Mark, le plus jeune a encore l’innocence, la vitalité, l’espièglerie de la jeunesse, John, l’aîné revient chez lui à Silverue après des mois passés en hôpital psychiatrique. La famille paternelle compte quelques cas de folie dépressive et John semble en avoir hérité. Pour ce retour, la famille a invité Eliza, une amie qui sait écouter et qui a toujours été amoureuse de Julian.
Alors que John semble retrouver l’équilibre entre chasse et pêche avec son ami Nick et l’écoute d’Eliza, Sheena, la fille vit un moment tragique de sa jeunesse. Amoureuse et aimée de Rupert, elle apprend de la sœur de ce dernier que son mariage n’est pas envisageable.
Lady Bird, tout à la préparation de la fête de son jardin qu’elle veut plus belle que sa voisine, ne se rend compte de rien; Ni du malheur de sa fille, ni des douleurs de la gouvernante barbue de Mark qu’elle dirige à la baguette, ni des besoins de Mark ou John. Et comme on ne peut rien attendre d’un Julian désinvolte soumis à sa femme, c’est Eliza qui aidera et poussera Lady Bird à affronter la vérité.
Molly Keane peint avec beaucoup de brio cette société bourgeoise prête à sacrifier la famille pour l’apparence. Si je déteste autant cette Lady Bird, c’est que l’auteur la décrit avec beaucoup de finesse. « Julian est la seule personne qui ne m’en veut pas d’être stupide. » Vieillissante, il reste la seule personne qui lui passe tous ses caprices, la seule personne dont elle veut garder le regard. Incapable de se sacrifier, elle préfère penser que le temps apaisera les rêves de jeunesse de ses enfants. Eliza, plus moderne et réfléchie, pourtant sans enfants sait qu’  » il arrive un moment dans la vie de toute femme où son foyer et ses enfants comptent plus pour elle que n’importe quel homme. »
Cette opposition entre Lady Bird,  femme stupide et capricieuse et Eliza, confidente capable d’abnégation est le point le plus intéressant  dans ce drame grinçant de la bourgeoisie irlandaise des années 30 qui ne m’a pas particulièrement émue.
Retrouvez l’avis de Ariane (Tant qu’il y aura des livres) qui m’a accompagnée pour cette lecture.

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Auteur

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Commentaires

10 mai 2016 à 10 h 34 min

Tu sembles avoir bien plus apprécié cette lecture que moi. Je n’ai rien aimé dans ce roman ! Je te remercie tout de même d’avoir partagé cette lecture avec moi. En espérant que la prochaine sera plus satisfaisante !



    10 mai 2016 à 15 h 33 min

    Une ambiance et un personnage que je n’ai pas aimés mais il faut aussi du talent pour susciter l’aversion. C’est grinçant mais bien écrit même si le commencement m’a un peu surprise. Entrer ainsi dans le vif d’une conversation est assez étrange. Merci de m’avoir accompagnée. Je crois que nous n’avons plus de LC programmée maintenant.



10 mai 2016 à 11 h 06 min

je m’étais régalée !



10 mai 2016 à 12 h 12 min

Effectivement, ce doit être bien dépeint pour que tu aies « détesté » à ce point ! 😉 Une « détestation » qui fait envie !



10 mai 2016 à 12 h 31 min

Je n’ai malheureusement pas du tout apprécié cette lecture. Je te remercie de l’avoir partagée avec moi et espère que la prochaine sera plus satisfaisante.



10 mai 2016 à 14 h 27 min

Je ne sais pas tellement que penser de ta chronique : celle-ci est vraiment bien écrite et mets le roman en valeur mais visiblement tu ne l’as pas apprécié… Du coup, j’ai envie bien envie d’en savoir plus pour me forger mon propre avis !



    10 mai 2016 à 15 h 38 min

    Il est souvent difficile d’aimer un roman dans lequel le personnage principal est détestable. Mais l’auteur n’y est pour rien. Bien au contraire, savoir susciter de tels sentiments est une preuve de maîtrise.



10 mai 2016 à 15 h 26 min

Un titre que je ne noterai pas, donc. C’est bien, ça change.



10 mai 2016 à 16 h 37 min

J’avais bien aimé son atmosphère !



10 mai 2016 à 19 h 30 min

Ce n’est pas mon préféré de Molly Keane mais je l’avais trouvé pas mal quand même 🙂 J’adore comme elle dépeint avec finesse et humour les mesquineries et autres petites rancunes de cette société anglo-irlandaise oisive et souvent désargentée des « Big Houses ».



11 mai 2016 à 6 h 33 min

Ah j’aodre ce type de personnages !



14 mai 2016 à 10 h 49 min

Je ne garde pas un grand souvenir de ce roman…



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