Titre : La chambre des époux
Auteur : Eric Reinhardt
Editeur : Gallimard 
Nombre de pages : 176
Date de parution : 2017

Entre fiction et réalité

En janvier 2006, Margot, la femme d’Eric apprend qu’elle a un cancer du sein. L’auteur est en train d’écrire Cendrillon. Le couple passe un pacte. Margot va se battre contre son cancer et Eric se démènera à ses côtés pour que son roman paraisse en septembre. Leur amour est remarquable, il va au-delà de la maladie. Et Cendrillon sera un succès. Avant de se rendre à une émission sur le roman puzzle à Lyon, Eric passe à Aix-en-Provence voir un spectacle d’un de ses amis. Là, il rencontre Marie. Condamnée en 2005 suite à un cancer du pancréas, elle est aujourd’hui rayonnante. Eric tombe sous le charme de celle qui sait ce que veut dire « être en vie ». Cette rencontre le déstabilise fortement. Au point de fondre en larme lors de son émission à Lyon.

Avoir entretenu l’ambition d’être remarqué par des romans me paraissait à présent d’une présomption parfaitement déplacée, résultant d’une candeur et d’un aveuglement que je ne retrouvais plus en moi.

 

Des romans gigognes

En 2008, Eric pense à un nouveau roman, largement inspiré de son histoire. Nicolas, personnage miroir d’Eric, est compositeur. Sa femme Mathilde a un cancer. A ses côtés, il écrit une symphonie. Une symphonie qui fera un triomphe à la Scala de Milan. Le soir de cette représentation, Nicolas rencontre Marie, rescapée d’un cancer. Elle est le déclencheur de sa rétention émotionnelle, il ressent pour elle une étrange fascination, un amour à la fois physique et cérébral.
Quelques années plus tard, il apprend qu’elle a rechuté et que ses jours sont comptés. Sans hésiter, il avoue à sa femme qu’il part rejoindre Marie pour l’aimer et l’accompagner jusqu’à la mort. Là aussi, les amants s’associent dans la création. Marie demande à Nicolas d’écrire à ses côtés un requiem. Chaque fois, l’art se révèle être un défi contre la mort.

Un roman malaisant

Le titre laisse penser que nous sommes dans l’intimité des couples. Et effectivement, Eric ou Nicolas expriment leurs sentiments de manière assez franche. Quand la mort s’invite dans un couple, le désir peut être modifié. Mathilde exprime sa perte de libido et Nicolas l’accepte parce que leur amour va au-delà des relations sexuelles.

la maladie est un facteur de dissociation entre ta tête et ton corps.

Et pourtant, loin de sa femme,  il n’a qu’une envie , «  s’abîmer en Marie ». Leur relation adultère est à la fois belle et dérangeante.
Est-ce pour garder une distance face à ses propres sentiments que l’auteur s’est senti obligé de créer un roman dans le roman? De prêter à Nicolas ses désirs inacceptables.
D’ailleurs l’auteur reconnaît qu’’il place le lecteur dans une position telle qu’il soit obligé d’accepter un comportement qu’il désapprouve. Quels que soient les personnages, Eric, Margot, Nicolas, Mathilde, Marie, les passions sont belles. Mais j’ai ressenti une certaine gêne face au comportement de Nicolas. Et surtout dans la chambre des amants.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

Ariane S
10 août 2022 à 12 h 32 min

Ma gêne a été telle que j’ai failli ne pas finir ce roman .2 ou 3 ans aprés la lecture ,il me laisse encore une impression malsaine …



13 août 2022 à 13 h 52 min

Je comprends que ta lecture aie pu être malaisante.



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