Titre : Peine des faunes
Auteur : Annie Lulu
Editeur : Julliard
Nombre de pages :  320
Date de parution : 25 août 2022

 

Une lignée familiale

Tanzanie, 1986. Deux drames, familial et environnemental, vont marquer à jamais la famille de Nyanya, fille d’une lignée de commerçants respectables originaires d’Arabie. Elle est le symbole du destin des femmes tanzaniennes. Mariée au Cheik Hashim, un homme riche et autoritaire, elle est mère de huit enfants.
Sa fille Maggie, amoureuse d’un jeune lycéen modeste, est mariée contre sa volonté au fils d’un ami de son père. Samuel, fils du cheik Saïd, négociant de girofle, a fait ses études à Londres et a un bel avenir devant lui. Folle de rage, Maggie se donne à son amoureux avant d’épouser Samuel.
Pendant ce temps, Nyanya a rejoint, sans le consentement de son mari, son village natal où Omra, sa mère défend son territoire contre une société pétrolière qui veut détruire la nature et la faune pour la construction d’un oléoduc. Omra, aveugle est une leader d’un mouvement qui défend le vivant, la nature et condamne tous ceux qui se nourrissent de tout ce qui a une mère.

Violences conjugales

Après la naissance de sa première fille, Djaïna puis d’une seconde fille Viviane, Samuel laisse éclater sa violence. Surtout lorsqu’il apprend par sa soeur mariée avec Jay, que Djaïna n’est pas sa fille. Margaret accepte pourtant de le suivre en Angleterre.

Si tu n’aimes pas le prix de ta liberté, tu ne mérites pas d’être libre.

Annie Lulu illustre parfaitement l’ambiguïté d’une telle relation. La violence récurrente, entrecoupée de petites attentions qui donnent de l’espoir et mettent la femme sous emprise. Mais il n’y a pas d’espoir possible. Le drame hantera plusieurs générations. Nous suivrons notamment l’histoire de Jacob, le fils de Viviane.

Peut-être que c’est la volonté de Dieu que Jacob marche de travers, pour qu’il ne se précipite pas là où tous les autres courent, à leur perte.

Environnement

La préservation de la nature est ancrée dans les gènes de cette famille depuis Omra, patriarche sans âge. Viviane travaille dans une ONG environnementale. Jacob est ingénieur en génie écologique. La dernière partie du roman est futuriste. Un nouvel ordre social qui interdit de tuer les animaux cause de violentes altercations entre les populations. Mais ce débat social est masqué par la lutte personnelle de Jacob pour sauver sa famille.

Deux sujets majeurs

Le roman est basé sur deux sujets majeurs : la violence familiale et la défense de l’environnement. Si les deux sujets sont au coeur de cette lignée familiale, l’ensemble ne s’imbrique pas aisément. Le lien de la protection des mères pour la sauvegarde de la vie reste ténu.
La partie finale futuriste m’a semblé assez floue. D’ailleurs, la partie personnelle prend alors largement l’avantage.
J’aime beaucoup l’univers d’Annie Lulu mais l’objectif était peut-être ici trop ambitieux. Cela reste toutefois un témoignage puissant sur les violences conjugales.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

2 septembre 2022 à 18 h 46 min

pas facile avec deux thématiques aussi fortes…



5 septembre 2022 à 13 h 17 min

Après avoir lu ce que tu en dis, je suis moins attirée par ce roman.



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