lazarovaTitre : Mausolée
Auteur : Rouja Lazarova
Éditeur : Flammarion
Nombre de pages : 331
Date de parution : 12 janvier 2009

Auteur :
Rouja Lazarova , née à Sofia en 1968, est une romancière bulgare francophone qui habite à Paris depuis 1991

Présentation de l’éditeur :
De 45 à la chute du mur de Berlin, un silence oppressant hante la Bulgarie chloroformée par les dictateurs au pouvoir. Gaby, Rada, Milena : trois générations de femmes traversent cette neurasthénie nationale. « Funambules du socialisme », elles vivent sur le fil ténu de la subversion et de la provocation contenues, déchirées entre la haine du régime et la peur, l’instinct maternel de protection. De mère en fille, sentiment d’oppression et soif de liberté se transmettent.

Mon avis :
Mausolée est un témoignage historique remarquable. On découvre sur une période allant des années 60 à nos jours la vie bulgare sous la dictature communiste en suivant trois générations de femme (Gaby, Rada et Milena).
Ce livre nous fait sentir toute l’abnégation, le silence et l’écœurement du peuple bulgare soumis dans leur vie quotidienne aux délations, frustrations et obligations devant le pouvoir politique. On ressent très bien le culte de la personnalité des dictateurs avec ce mausolée omniprésent où l’on doit vénérer la dépouille de Gueorgui Dimitrov
Bien sûr le pouvoir surveille, conditionne dans tous les milieux publics (armée, école, lieux de travail) mais va même jusqu’à marchander une coopération sur le lit de mort des membres de la famille. On ressent bien toute l’horreur de la vie au quotidien et les états d’âme générés par cette pression constante. Tout est dangereux, on arrête les musiciens car jouer de la musique véhicule les valeurs capitalistes. La délation est partout.
Par contre, le livre se cherche entre témoignage et roman. On sent que l’auteure a dû prendre du recul pour raconter. Comme elle dit dans le roman « le « je » a été censuré pendant quarante ans ». La première partie alterne les impressions de Gaby et Rada et le souvenir de Milena qui raconte puis le « je » s’impose en deuxième partie avec la vie de Milena et surtout la chute de la dictature en 1989.
On sent toute la difficulté de découvrir les nouvelles libertés et le passé revient sans cesse. On tombe quelquefois dans le choquant mais les tabous se lèvent. Cependant, seuls les jeunes nés après 1989 pourront réellement vivre sans tabou.
C’est un livre très bien écrit, émotionnel et sensible, et j’ai surtout apprécié le témoignage historique et humain de Rouja Lazarova.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

14 février 2014 à 11 h 52 min

Tiens, intéressant, je note



    14 février 2014 à 12 h 01 min

    Un super souvenir de lecture. Et heureusement que je garde beaucoup de choses (dont mes fiches de lecture pour le prix Elle d’il y a quatre ans) car je suis en train de me rendre compte que certains articles de mon ancien blog ont disparu. Il faut que je me dépêche à migrer la fin avant de tout perdre…



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *