Titre : Nés de la nuit
Auteur : Caroline Audibert
Editeur : PLON
Nombre de pages : 176
Date de parution : 5 novembre 2020

 

 

 

 

«  Nous sommes des loups. Si l’un de nous tombe, d’autres se relèvent. Ensemble, nous ne mourrons pas. Nous venons de la nuit. Nous allons parmi les bêtes et les hommes, nous allons parmi les chants de la forêt, à peine séparés de la terre, pleinement nous-mêmes. Vieux peuple qui revient, qui grandit, qui lutte. Je foule la terre des ancêtres, louve farouche contre la terre aux pelages chamarrés. »

Caroline Audibert écrit un livre original en se plaçant dans la tête d’un loup. Et plus précisément le premier loup venu des Abruzzes à s’être installé dans le Mercantour. Il n’était alors qu’un louveteau fuyant les chasseurs qui venaient d’abattre sa mère et ses frères.

Pour cela l’auteur s’approche au plus près d’une langue fauve en privilégiant les sens et en se limitant parfois à quelques mots juxtaposés.

Le loup est proche de la forêt. Les arbres rassurent particulièrement celui-ci qui fut sauvé en se cachant dans le tronc fendu d’un hêtre. En fuyant dans les montagnes, il voit ce que les hommes infligent à la nature, abattant les arbres, incendiant les forêts, posant des barbelés et imposant la lumière là où ils vivent.

« Je me méfie des mangeurs de nuit. Où ils vivent, nous les animaux, nous ne pouvons plus naître, à peine survivre. »

Le loup, attaquant les troupeaux de brebis, est une bête à abattre pour l’homme.

En réincarnant successivement l’âme de ce premier loup du Mercantour, en lui laissant même une forme de vie dans son crâne transformé en presse-papiers sur le bureau d’un homme de sciences, l’auteur montre la permanence de la vie sauvage.

Ce roman original nous rappelle une fois de plus l’importance de la vie sauvage, la nécessité du respect de toute vie animale et végétale.

«  Les hommes ne savent rien de tout ça. Ils ne sont pas amoureux de la terre…..Les hommes ont oublié. Ils veulent régir les grands équilibres. »

La mise en scène finale d’une petite fille dans un musée peut nous laisser croire que les nouvelles générations seront plus réceptives au langage sauvage d’une nature à protéger.

 

 

Auteur

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