ponsTitre : Mademoiselle B.
Auteur : Maurice Pons
Éditeur : Denoël
Nombre de pages : 272
Date de parution : 1973, réédition préfacée par Hippolyte Girardot octobre 2014
Auteur :
Maurice Pons, né à Strasbourg en 1927, est un écrivain français. Romancier et nouvelliste, il est également l’auteur de traductions depuis l’anglais.
Présentation de l’éditeur :
Du village où il vit, Maurice Pons raconte les étranges rumeurs qui entourent une certaine Mademoiselle B. : une créature sans âge, toujours vêtue de blanc, qui attirerait les hommes et les pousserait au suicide. Maurice Pons, alors en mal d’écriture, se retrouve pris au cœur de l’enquête. Tout aussi méfiant que fasciné, il se passionne pour le cas de Mademoiselle B.
«On frissonne, on s’émerveille du savoir-faire de l’auteur, de son aptitude à raconter le surnaturel avec naturel, le fantastique avec une trompeuse bonhomie : c’est du superbe travail de romancier.»
François Nourissier.
Des racontars, des bruits, des on-dit que, ta-ta-ta. C’est du vent tout ça… dans ta tête. Tu ferais mieux d’aller la sauter cette donzelle, et on en parlerait plus!
Mon avis :
Je n’ai pas choisi par hasard de lire Mademoiselle B., Maurice Pons m’avait déjà séduite avec Paul Klee, L’île engloutie paru aux Editions Invenit en 2011.
Maurice Pons est un grand amateur de ce peintre qui disait « dans sa conférence de presse d’Iéna en 1924 :  » Ce sont les tableaux qui nous regardent. »
Hippolyte Girardot prévient le lecteur dès la préface. « les réponses se trouvent disséminées », « Et c’est en suivant ce que je croyais être le fil de l’intrigue que j’en ai découvert un autre. »
Maurice Pons est un artiste qui parvient à créer une atmosphère, celle d’un petit village où l’on cancane, où l’on parle avec des expressions inattendues ( « ça sera toujours ça de plus que j’aurais de moins à faire« ), où le quotidien devient vite incroyable. Et pour cause, on a tout de même retrouvé un cadavre dans la Flanne, puis un pendu dans la forêt et d’autres hommes ont mystérieusement disparu. Leur point commun : ils avaient tous rencontré cette étrange Mademoiselle B., cette dame sans âge toujours gantée qui fait faire le signe de croix à tous ceux qu’elle croise.
 » Quel était donc le pouvoir étrange de cette demoiselle B. pour susciter ainsi, à travers tout le canton, la réprobation impuissante des gendarmes, la fureur des fermières, l’effarement de ma femme de ménage? »
Maurice Pons, le narrateur homonyme de l’auteur, lui-même écrivain mène plus ou moins l’enquête.
Une sœur jamais née, une demoiselle née sans mère ni père connus, on flirte avec le fantastique mais aussi avec le roman noir avec des descriptions de cadavres pas piquées des vers (enfin, plutôt si) et un goût pour les accidents assez morbide. Mais le sordide bascule très vite dans l’humour avec l’œil et l’esprit de notre écrivain « fortement occupé à ne rein faire« .
Maurice Pons, l’auteur, s’amuse et assume ses écrits, « car le prix de la vérité dans un livre, se jauge à l’étalon des mensonges. Et la vérité d’un livre se jauge aussi au poids de ses faiblesses, de ses lacunes, de ses fautes. »
Si vous ajoutez à ce ton caustique, une plume qui peut vous faire rêver dans des espaces bucoliques, vous atteignez un plaisir de lecture qu’il serait dommage de rater.
«  Au début, il me semble en effet que la chambre, dans mon esprit, se confondait avec la rivière. L’onde était transparente, et le courant la traversait de part en part, remuant doucement sur le tapis toutes sortes d’algues et de plantes aquatiques, de longues sargasses aux épines douces, des callophyles de corail, des characées aux larges feuilles de platane. Mêlée aux arabesques rutilantes du tapis, cette étrange végétation composait un étrange paysage, à mi-chemin entre le végétal et l’organique. »
On ne peut que remercier les Éditions Denoël de republier cet auteur.
 » L’écrivain est une sorte d’enfant irresponsable, vivant en dehors des lois, aux frontières de la délinquance. Et par dessus tout, c’est un séducteur, briseur de foyers et détourneur de demoiselles. »
Retrouvez ici la chronique de Kyradieuse.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

8 novembre 2014 à 16 h 05 min

Belle chronique, moi aussi j’ai beaucoup aimé ce livre



alexmotamots
9 novembre 2014 à 13 h 20 min

J’adore l’expression « Ce sera toujours ça de plus que j’aurai de moins à faire » !



10 novembre 2014 à 10 h 15 min

Une très belle chronique qui donne très envie de lire ce titre 🙂



11 novembre 2014 à 23 h 22 min

J’aime ta façon de parler de ce livre et, une fois de plus, tu permets à ma liste de grossir, grossir



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