Titre : Sidérations
Auteur : Richard Powers
Littérature américaine 
Titre original : Bewilderment 
Traducteur : Serge Chauvin
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 400
Date de parution : 22 septembre 2021

 

Une relation père/fils fusionnelle

Théo Byrne, astro-biologiste, élève seul Robin, son fils de neuf ans depuis la mort accidentelle d’Aly. Robin a des troubles de comportement qui provoquent fréquemment des crises violentes. Mais Théo refuse de céder aux injonctions de l’école qui l’incitent à mettre son fils sous psychotropes.

Comment protéger un tel enfant de sa propre imagination ?

Il préfère lui donner le goût du rêve et le calme de la nature. Ensemble, ils passent des séjours dans les Smoky Mountains à observer les étoiles. Chaque soir, le père calme l’enfant en l’emmenant sur une planète de l’univers où, peut-être sur une autre échelle de temps, la vie fut possible.

L’infiniment grand et l’infiniment petit

Richard Powers nous conte une histoire d’amour entre un père et son fils. Un fils différent, sensible, intelligent. Tous deux vivent avec la mémoire d’Aly, «  petite mais planétaire ». Dynamique, passionnée par son métier, elle mettait toute son énergie à défendre la cause animale. Avec un tel sujet, l’émotion est évidente et palpable.

Aly affirmait souvent – à moi, aux parlementaires locaux, à ses collègues, aux abonnés de son blog, à qui voulait l’entendre- que si une masse critique de gens, si modeste soit-elle, retrouvait la conscience du lien qui nous unit, l’économie deviendrait écologie. On voudrait d’autres choses. On trouverait un sens à la vie dans le monde.

Derrière des propos scientifiques, parfois rébarbatifs, le message est clair. L’univers est immense mais le cosmos tout entier «  représente moins que le tout de l’existence. », que chaque parcelle du monde vivant qui nous entoure.

Une expérience hors norme

Certains êtres sont plus enclins à maîtrise une émotion. Aly avait entraîné Théo dans une expérience scientifique menée par le neurologue Martin Currier. Au lieu de donner des médicaments à son fils, Théo décide d’utiliser cette méthode, aujourd’hui élargie à du neuro feed-back, pour apprendre à Martin la concentration et la patience. L’expérience est un succès. Mais lorsque les médias s’en emparent, la sérénité s’envole.

Richard Powers, un écrivain engagé pour l’environnement

Un jour nous réapprendrons à nous connecter à ce monde vivant, et l’immobilité sera comme un envol.

Décisions politiques, influence des réseaux sociaux, pollution, disparition des espèces animales et végétales. Les échos de notre monde moderne et de la science enveloppent cette histoire particulièrement humaine et émouvante. La symbiose n’est pas facile entre le mystère de l’espace, la technicité de la science et les émotions d’un enfant et de son père. Mais l’univers scientifique et biologique donnent du sens, de la réflexion à ce qui n’aurait pu être qu’une histoire d’amour. L’émotion est là mais la réflexion aussi.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

13 décembre 2021 à 14 h 22 min

Un roman qui creuse plus loin que la simple histoire d’amour, tant mieux.



13 décembre 2021 à 16 h 08 min

Les 2 sont dans ma PAL car toutes les critiques vont dans le même sens, ils semblent incontournables 🙂



13 décembre 2021 à 19 h 14 min

Encore un Powers à lire… j’ai déjà « L’arbre-monde » (qui m’effraie beaucoup !) et « Opération âme errante » sur mes étagères…

Et je vois que tu lis le dernier titre d’Eirikur Orn Nordahl = je suis très curieuse de ton avis, j’avais été bluffée par la maitrise et l’intelligence d’Illska, mais atterrée par l’indigence de Heimska, son intrigue expéditive et confuse..



    14 décembre 2021 à 9 h 35 min

    J’ai beaucoup aimé ( et préféré) L’arbre monde. Norddahl….un troll cet auteur. Moi aussi j’avais adoré Illska et moins les deux suivants. Ici, sujet et style nous déroutent mais l’intrigue est bien menée. Ma chronique paraît dans la semaine



13 décembre 2021 à 23 h 46 min

J’avais beaucoup aimé l’arbre monde, j’hésite un peu pour celui-là, à voir



14 décembre 2021 à 10 h 18 min

Comme je suis contente qu’il t’ait touchée !



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