Titre : Les frénétiques
Auteur : Adeline Fleury
Editeur : Julliard
Nombre de pages : 208
Date de parution : 3 mars 2022

 

Ada, une vie en bascule

Comme chaque année, Ada part avec son fils Nino sur l’île d’Ischia. Mais cette fois, elle compte bien reprendre sa vie en main.

L’île serait la promesse d’une résurrection, il fallait effacer la ville et son tumulte. Il fallait effacer la ville et sa violence virile tapie à tous les coins de rue. Il fallait effacer la ville et le poids de ses contraintes.

Reporter pendant quinze ans pour un journal national, elle travaille aujourd’hui pour une agence de communication. Entre temps, elle a publié son premier roman qui a plutôt bien marché. Si tout roule professionnellement, elle compte bien reprendre en main sa vie sentimentale. A quarante ans, elle veut se refaire une virginité. Entre son amour impossible pour Matthias, le collègue marié et sa relation charnelle explosive avec Théodore, Ada n’en peut plus de l’odeur des hommes.

Sans l’amour de Nino, elle se serait perdue dans le tourbillon de ses amants.

Un désir ardent

Mais Ada est une jouisseuse, une belle femme pulpeuse, décomplexée. Elle attire les regards comme celui de Guido, un milanais quinquagénaire  riche et violent. Mais c’est la silhouette d’une jeune fille rousse qui la déstabilise. Eva, vingt ans, a tant de beauté et de jeunesse. Elle est la féminité absolue.

Cette jeune fille portait le scandale en elle, elle était vénéneuse.

Eva souffle le froid et la chaud. Attisant le désir d’Ada mais virevoltant aussi auprès des jeunes italiens.

Une île italienne

Le paysage est en parfaite adéquation avec cette histoire d’amour et de séduction.
Le feu interne du volcan et les sentiments sont prêts à jaillir. La beauté des paysages italiens, la chaleur, la couleur de la mer, les fruits mûrs décuplent les sensations.

L’Italie n’est pas un pays, c’est une émotion.

Des émotions qui nous submergent. Chaleur et désir insoutenables ne peuvent amener que l’orage.

Féminisme et sensualité 

Les romans d’Adeline Fleury mettent en image la féminité, la passion. Traitant du désir dans Je,tu, elle ou de la maternité dans Ida n’existe pas, son écriture  à fleur de peau laisse une belle part aux sentiments, à la sensualité. Tout était déjà bien présent dans le premier roman de  cette amoureuse des livres , Rien que des mots.  Les frénétiques  est un peu plus classique dans sa forme mais il exprime sans aucun tabou le désir féminin. Avec peu de personnages, elle identifie les différents genres. Guido est le symbole du pire de la virilité. Mais il y a aussi Armando, le protecteur ou Sophia, la femme qui vit dans l’ombre de son mari. Mais bien évidemment ce sont Ada et Eva qui illuminent cet été meurtrier.

En lisant ce roman, j’ai pensé à ces jeunes filles charmeuses et insolentes de L’été meurtrier ou L’année des méduses. Mais la tension érotique est ici plus proche de Portrait d’une jeune fille en feu. Et comment ne pas penser au sublime roman de Goliarda Sapienza, Rendez-vous à Positano. Si l’italienne suggère,  se fait pudique, effleure avec sensualité, la française, emportée par l’écriture de La jouissance féminine, est plus directe.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

11 avril 2022 à 13 h 08 min

J’avais aimé Je tu elle, alors pourquoi pas;



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